Tout sur Slayers les OAVs (ou presque)



Slayers les OAVs




Introduction



Il était une fois en France

Parler des OAVs Slayers en France c'est faire preuve d'une grande perversité. Ainsi, ne soyez pas étonné que certains se mettent à pleurer ou d'autres à proférer nombre d'insultes à votre égards. Dans le cas le plus malchanceux vous aurez leur mort sur la conscience.
Eh oui, parler des OAVs Slayers en France... c'est chercher les problèmes. Ce qui explique probablement mon envie de vous en parler.
Mais pourquoi est-ce si compliqué ? Eh bien tout simplement car tout comme les films et désormais la série télé, nous pauvres Français, sommes terriblement mal-lotis à leur sujet et seule la première série "Slayers Special" est parue chez nous lorsque la VHS était à la mode. Les trois qui composent "Slayers Excellent" ne sont jamais arrivées chez nous.
Il existe bien des voies moins officielles, mais je peux vous dire que s'en contenter n'est pas forcément ce qu'il y a de plus heureux pour les découvrir. Encodées à partir de sources douteuses, les versions qui circulent sur le net sont de mauvaises qualitée et ne rendent pas du tout justice au rendu de l'animation et aux couleurs chatoyantes de ces épisodes. De façon un peu méchante je pourrai dire que si vous vous en êtes contenté, vous n'avez pas vraiment vu les OAVs.

Bref, la meilleure façon pour les voir chez nous reste l'import. Soit un moyen très couteux, peu pratique et également rare, surtout si vous recherchez la version sous-titrée Anglaise. Vous pouvez alors comprendre la frustration autours de ces OAVs, d'autant que tout le monde ne comprend pas l'Anglais.
Reste qu'on peut légitiment se demander si elles méritent un telle chemin de croix.


Ci-dessus un comparatif DVD/DVD-Rip. Le flou du DVD vient du fait de ma capture peu appliquée. L'important étant surtout la différence de couleurs

OAVs Kezako ?

Revoyons rapidement ce que sont des OAVs.
Original Animation Video sont ce qu'on pourrait appeler des épisodes de luxe, ou des films du pauvre. En clair, il s'agit d'épisodes créés uniquement pour être vendu en VHS à l'époque ou en DVD, même s'il ne s'agit que de sa définition la plus basique et ces épisodes peuvent très bien être diffusés à la télévision avant toute commercialisation.
D'une durée généralement standard de trente minutes, l'animation y est meilleure que pour une série, ce qui explique qu'au Japon, chacun soit souvent vendus d'abord à l'unité.
Généralement il s'agit d'un dérivé d'une œuvre déjà existante, ils font souvent office de hors-série, ou d'adaptation d'un moment précis de l’œuvre en question. En clair il n'y a pas de règle clairement établie et l'avantage c'est qu'on peut y faire un peu ce qu'on veut. Et pourtant, comme on l'a déjà vu avec les films, c'est quand elle peut se permettre le plus de liberté que l'Anime Slayers en profite le moins.

Prédiction d'une déception

Avant même de me lancer dans les chroniques desdites OAVs, je préfère que vous ne soyez pas déçus en vous annonçant de suite ce qu'il en est : leur intérêt est plus que limité. Il s'agit de deux séries de trois épisodes qui n'ont aucun rapport entre-elles. Ces deux séries, qui sont sobrement intitulées « Slayers Special » et « Slayers Excellent » n'ont non-seulement aucun lien direct, mais les épisodes eux-mêmes de chaque série ne partagent rien hormis l'aspect technique. En clair, il faut plus les aborder comme des épisodes breaks un peu plus longs qu'à l'habitude plutôt qu'une vraie série d'OAV unie. Dommage, quand on sait qu'avec une heure et demi de disponible pour chaque fournée, la saga aurait pu se permettre des récits bien plus épiques que ce à quoi on a eu le droit.
Et même si techniquement il s'agit d'adapter les meilleures nouvelles de Kanzaka de la série éponyme en roman « Slayers Special », on peut rechigner sur cet échantillon qui nous ferait parfois dire que notre cher auteur n'a pas toujours la plume heureuse quand il s'agit de raconter de petites histoires.

Et à la différence des films, ces OAVs ne profitent même pas de l'effet de surprise.
En effet il s'agit de la même équipe technique sur les films. Or comme « Slayers Special » est sorti en 1996, soit un an après le premier long-métrage, on retrouve la même patte technique que ce soit graphique ou musical. Et tout comme les films, l'aspect mythologique est réduit à sa plus simple expression.

Néanmoins il n'y a rien de scandaleux non plus là-dedans. Une OAV étant généralement un produit dérivé couteux et qui doit donc se vendre, l'absence de prise de risque n'est pas étonnante. N'oublions pas qu'on ne peut voir ces épisodes qu'en les achetant. Pas étonnant donc que le studio capitalise sur quelque chose de sûr et ne tente pas un virage trop radical, chose que pouvait plus facilement s'autoriser les films.
Et dans l'ensemble, pour ce qu'ils sont, ces épisodes spéciaux de Slayers possèdent quelques atouts indéniables.
Mais trêves de palabres ! Il est temps d'abréger cette introduction et de rentrer dans le cœur du sujet ! Et on commence donc logiquement avec la première fournée d'OAV : Slayers Special.

Slayers Special
(Book of Spells)





Titre : Slayers Special
Durée : 3x30mn
Studio : Kadokawa Shoten/JC Staff
Distributeur : Toei Animation
Sortie : 1996

Staff:
Histoire: Hajime Kanzaka (Lost Universe; Higaeri Quest...)
Réalisation : Hiroshi Watanabe (Star Ocean, Video Girl)
Scénario : Keiko Watanabe
Chara-design : Takahiro Yoshimatsu (Trigun, Ninja Scroll)
Décors : Hiroshi Kato (Gunbuster 2; Gurren Lagann)
Compositeur : Takayuki Hattori (GTO; Sister Princess)

Voix :
Lina Inverse : Megumi Hayashibara
Naga le Serpent : Maria kawamura (Gunbuster; Mobile Suit SD Gundam, Evangelion)
Diol : Takeshi Aono (Dragon Ball ; Tenchi Muyo)
Vista : Kaneto Shiozawa (Cased Closed ; Crayon Shin-Chan)
Jeffery : Akira Ishida (Evangelion, Naruto, Chrno Crusade)
Josephine : Rihoko Yoshida (Great Mazinger ; Getter Robot)
Lagan : Banjou Ginga (Armored Trooper ; Mobile Suit Gundam)

Ending:
Titre: «Kagirinai Yokubou no Naka ni»
Interprète : Megumi Hayashibara
Paroles: Satomi Arimori
Compositeur : Hidetoshi Satou


Episode 1 : Scary Chimera Plans



Pour une entrée en matière, cette OAV est pleine de promesse. Car le ton est donné et il est clair que l'on n'aura pas le droit ici à une aventure épique mais encore une fois une histoire barrée à l'humour absurde, avec la barre mise très haute.
En fait il serait réducteur de se focaliser sur l'histoire tant celle-ci ne va pas plus loin que son synopsis : un sorcier fou du nom de Diol veut faire de Lina une chimère et afin de la capturer il créé dix clones de Naga. Une histoire qui tient en une ligne, d'autant que je la résume très mal. Mais pour la présentation plus globale de ces OAVs, je vous renvoie au dossier qui existe déjà et qui résume les histoires mieux que je ne pourrai le faire.
Si l'on se focalise sur le scénario, il n'y aurait pas grand chose de plus à ajouter. Et j'irai même jusqu'à dire qu'après dix minutes il ne se passe plus rien de nouveau. Les clones de Naga sont révélés et Lina est capturée. Tout le reste n'est qu'une succession de saynette plus absurdes les unes que les autres pour arriver à une sorte de faux dénouement. Pourtant jamais on ne ressent de longueur, car à défaut d'histoire, cette OAV se montre très généreuse sur le reste.

D'abord un changement important : Lina n'est pas le personnage principal de l'aventure. Logiquement vous répondrez qu'il s'agit de Naga et vous aurez raison. Mais du coup, le style narratif de cet épisode est unique tout Slayers confondu. Oui, nous avons déjà eu des cas similaires avec Amelia ou Martina par exemple, mais la façon de raconter l'histoire était exactement la même que d'habitude : on embrassait le point de vue du personnage. Ici c'est un style plus occidental qui est utilisé et il n'y a pas de personnage principal. On est tantôt du point de vue de Diol, tantôt celui de Naga et même un peu celui de Vista. Mais ce n'est jamais exactement comme avec Lina ou les cas particuliers que j'ai cité : nous ne sommes jamais dans la tête du personnage. Si nous n'avons pas forcément le temps avec Diol et Vista, c'est par contre un aspect important de Naga. En effet,celle-ci ne pense jamais rien en son for-intérieure, elle clame toujours tout à voix haute. Une approche assez narcissique mais néanmoins logique venant d'un personnage parlant de soi à la troisième personne.
En clair, ce changement d'approche est une bouffée d'air frais car totalement nouveau dans Slayers. On ne suit pas un point de vue, à fortiori celui de Lina, mais plusieurs. Ceci ajouté au fait que l'histoire s'arrête au bout de dix minutes, il est clair que ceux qui viennent juste pour se voir raconter une aventure seront déçus. Or tout l'intérêt de cet épisode est justement qu'il ne vit pas comme un tout mais pour ses séquences.



Chaque séquence à un style bien à soi, offre quelque chose de différent mais toutes ont un point commun. Diol et Lina dans le château rendent hommage aux vieux films de la Hammer ; Lina imaginant sa chimère est une clin d’œil au genre Kaiju Eiga (films de monstres tel Godzilla), les Naga sortent de l'eau comme les fantômes Chinois et Japonais... La sucette brisée sur le sol... Les Naga détruisant le château comme une nuée... On pourrait presque reprendre tout l'épisode mais tout est référence au Cinéma Fantastique et d'épouvante. Et c'est important pour bien comprendre en quoi Naga se devait d'être le personnage principal : ça fait peur.
Dans le lot il y a même quelques passages qui rendraient assez perplexes, comme Vista s'amusant à tenir en joue Lina tandis qu'elle dort. Je ne suis pas très sûr de vouloir savoir ce qui passe dans la tête du personnage à ce moment.
Ceci mis à part, et pour peu qu'on aime le genre, cet épisode est un bonheur de mise-en-scène et plein de surprise. Tout en n'oubliant jamais ses racines.


un petit comparatif entre le premier plan de l'épisode et le logo de la Hammer. L'hommage est plutôt clair

Car l'humour, quand bien même est absurde ne tombe pas dans l'anachronisme comme le fait parfois la série : on se moque des sorciers fous ; des chimères... Toujours d'éléments connus dans Slayers. Le projet chimère se nourri de sa mythologie et même si l'on ne peut pas dire qu'il s'en sert de façon directe, ça reste un fait très appréciable.

En clair un épisode absurde qu'on ne peut pas expliquer avec des mots, mais qui est pleins de richesses et qu'il faut prendre par tous les bouts sans chercher à regarder réellement l'ensemble.
Pour une fois ce n'est pas le tout qui est important, seulement les fragments et chacun sont vraiment savoureux. Donnant presque tort à mon introduction ! Car si tous les épisodes sont de ce niveau, alors Slayers aura pleinement su profiter de ses OAVs... Malheureusement...


Episode 2 : Jeffery's Knighthood



… Le suivant va finalement nous faire comprendre que l'absence d'unité signifie qu'il faut prendre chaque épisode séparément et ne pas croire que la réussite de l'un aura un impact sur l'autre.

Cet épisode est une calamité. Et j'ai beau savoir qu'il a ses fans, je ne peux pas cautionner telle faute de goût tant l'humour de cet épisode pousse à son paroxysme ce qu'il y a de moins bon dans Slayers.
Car non ! La saga n'est pas toujours de bon goût en ce qui concerne l'humour est n'hésite pas parfois à donner dans le balourd voir à la limite de la beauferie : les gags sur les petits et les gros seins en tête, puis ceux sur la nourriture. Slayers ne fait pas toujours dans la subtilité. Sauf que cela n'a jamais été l'aspect prédominant et que ces vannes un peu faciles sont toujours plus ou moins tolérées car étant souvent des attraits d'un personnage.
Ici c'est juste de mauvais goût et conçu pour faire de l'humour facile. C'est d'autant plus gênant qu'il n'y a pas d'histoire mais juste un gag... Un seul gag. Étiré sur trente minutes, espérant qu'à force d'en remettre une couche on finira par trouver ça drôle, Slayers joue à fond le comique de répétition. Sauf que c'est juste puéril. Jeffery veut devenir chevalier mais il est malingre. Heureusement, à chaque fois que ça tourne mal sa mère vient coller un coup de massue au méchant. Bien sûr il est très malingre et sa mère très grosse ! Ainsi vous apprendrez que l'excès de caricature permet rarement de bons gags.
Et donc à chaque fois la situation est plus dangereuse, donc la massue plus forte...
En plus de ne pas être très original, les situations sont téléphonées et ressortir le même mauvais gag sur tout le long ne compte pas comme une histoire. C'est juste une idée médiocre qui ne vaut pas une OAV.

Je ne parle pas de la mise-en-scène des plus pauvres avec ces situation qui mettent une éternité à s'élaborer alors qu'on sait déjà ou veut en venir l'épisode ; ni du final absolument insipide afin de justifier un semblant de cohérence qui n'existe pas... Rien à sauver dans cette calamité.

Pourtant je l'ai dit : Slayers n'est pas toujours un exemple de subtilité. Alors pourquoi d'habitude ça passe mieux ? D'une part pour ce que j'ai dit juste au dessus, ce sont des attraits des personnages qui nourrissent leur caractère et non l'inverse. La première fois que l'on voit Lina on ne pense pas de but en blanc « petits seins », quand on voit Gourry on ne s'imagine pas immédiatement « cerveau de méduse »...etc. Ce sont des choses qui nous sont amenées ensuite et qui se voient alors exploitées avec plus ou moins de bonheur selon les situations. Ici, un personnage comme Jeffery est basé uniquement sur son trait de caractère : il est faible. C'est surligné de son chara-design à son attitude et rien d'autre n’étoffera le personnage. Il est faible, donc maladroit, donc gags.... Un peu « maigre » tout ça.
De ce fait, on ne peut pas aimer le personnage et s'amuser de ses péripéties. Le ridicule de Jeffery et de sa mère n'est pas amusant, il est embarrassant.



Et je n'ai pas pour habitude de mettre les romans sur le tapis, mais une illustration d'Araïzumi me fait penser que cette OAV n'a pas compris le ressort comique employé par Kanzaka. Car ce qui rend le personnage peu attachant ici, c'est qu'on le voit uniquement à travers les yeux de Lina et Naga, soit comme un être pathéthique avec lequel on ne peut pas rire. Or si l'on voyait à travers les yeux du personnage (ce que fait l'illustration ci-dessus), qu'on pouvait prendre part à son délire... ce serait déjà beaucoup plus amusant et réussirait à nous rendre le personnage sympathique. Est-ce que ça veut dire que cet épisode a gâché une superbe nouvelle ? Je ne pense pas. Dans les grandes lignes on est quand même en face d'une histoire fort peu originale et les protagonistes sont vraiment trop forcés. Mais je pense que d'une nouvelle inoffensive on a obtenu une OAV disproportionnellement pénible.

Episode 3 : Mirror, Mirror



C'est alors qu'on arrive à un épisode un peu particulier de cette session. Normal du fait que c'est le dernier, mais aussi parce-qu'il prend plusieurs directions à la fois.
Jusqu'à présent, aucune des deux OAVs n'avaient cherchées à développer une histoire au delà du nécessaire et dès l'introduction on était déjà quelque part, au beau milieu d'une affaire qui semblait se tramer bien avant qu'on arrive sur les lieux. Pas d'explications, il fallait prendre le train en marche, un train sans une once de mythologie. Certes « Chimera Plan» était plutôt centré sur Naga, mais sans exploiter plus que ça son personnage.
Ici on a le droit à une histoire affichant beaucoup plus d'ambitions, allant même jusqu'à apporter quelques éléments mythologique avec Shazard Lugandy, un des cinq grands sages et créateur de nombreux objets magiques.
Et au lieu de nous parachuter en plein milieu de l'action, tout nous sera conté de façon terriblement classique pour du Slayers : sous forme d'une légende avec Lina en voix-off. Mais pour le coup, et vu la faible durée de l'épisode, on ne peut qu'excuser ce choix d'autant qu'avoir un peu de mythologie à se mettre sous la dent était presque inespéré.

Bref, un sorcier qui veut conquérir le monde grâce à un artefact magique et nos deux sorcières qui lui courent après pour l'en empêcher, mais surtout pour la récompense, ça peut paraître un peu classique pour du Slayers, sauf que la série ne raconte jamais de telles histoires du coup ce serait presque originale !
Plus sérieusement, après deux épisodes qui étaient à fond dans l'absurde, une histoire plus conventionnelle mais plus construite n'est pas forcément une mauvaise chose. Sauf que le ton a été donné et cette chasse à l'homme se doit de nous impressionner. Quid alors de la durée ?


Un autre petit clin d’œil qui parcours les OAVs. Ici on reconnait clairement le "Faust" de Murnau. Ou quand Slayers rend un hommage à l’Expressionnisme Allemand.

Eh bien c'est là que l'épisode va faire un choix assez particulier afin de pouvoir faire de larges ellipses tout en donnant l'impression au spectateur qu'il voit quelque chose de dense, d'épique : le voyage sera montré sous forme de clip-vidéo. Deux chansons se trouvent dans cette OAV, sur lesquelles sont mises des images des deux héroïnes bravant milles dangers et affrontant multiples adversaires... En clair, des clips-vidéos. Le choix est assez déstabilisant, car d'une part leur arrivée casse le rythme de la narration pour donner un autre tempo, mais aussi car tout ça donne la sensation de n'être qu'un prétexte à nous vendre des CD single supplémentaires.
Sans être foncièrement mauvaises, ces chansons sont assez banales et l'imagerie pas franchement intéressante : ça court ; ça lance des sorts ; ça recourt ; ça relance des sorts... Si le tout reste joli, ça reste des clips et on sait donc d'avance qu'il ne s'y passera rien d'essentiel, donc on se surprend vite à attendre que ça passe pour que l'histoire reprenne. Car oui... il s'avère que l'histoire nous intéresse ce coup-ci.



Il est évident que le subterfuge des clips était le meilleur possible en l’état pour donner un véritable sentiment d'aventure à un épisode qui ne fait que trente minutes. Mais on en regrette alors d'autant plus ce choix d'avoir voulu raconter trois histoires différentes plutôt que de peut-être prendre plus son temps pour certaines. Ce serait franchement sans mal que cette histoire aurait pu utiliser un épisode supplémentaire.

Mais cela ne gâche pas le plaisir général grâce d'ailleurs à un final qui tient ses promesses et des doubles maléfiques offrant des situations absolument savoureuses. Là ou le crescendo de « Chimera Plan » était absent et celui de « Jeffery's Knighthood » artificiel, c'est de façon plus naturelle que « Mirror Mirror » dévoile la sienne. Dommage que l'épisode soit pollué par ces séquences clippesques qui desservent plus le récit qu'elle ne le soutienne.
Donc des regrets oui, mais au bout du compte, c'est probablement dans cette OAV que le mélange des genres se fait de la meilleure façon : humour ; aventure ; mythologie... Même si j'avoue préférer la première de par son absurdité et son choix narratif plus frais, il est clair que celle-ci est la mieux bâtit pour qui recherche une aventure cohérente, nous faisant oublier le mauvais moment qu'on venait de passer.

Au final : Slayers Special



C'est donc un peu secoué qu'on ressort de l'expérience Slayers Special. Une expérience où s'est côtoyé l'absurde ; le médiocre et le très bon. Aucune de ces OAVs n'est parfaite, elles sont inégales dans leur ensemble tout comme prises séparément. Mais c'est quand même un avis positif qui ressort de tout ça.
Slayers Special n'a pas la durée ni le budget des films, alors elle tente d'autres choses... Des choses plus légère mais pas non plus à la manière de la série. Slayers Special vit un peu dans sa propre bulle. On pourrait même y voir un morceau de musique avec son ouverture, son refrain et son final.
Si on met de côté l'absence de vraie ambition narrative, il y a quand même beaucoup de bonnes choses là-dedans ! Des choses que ni la série ni les films n"auraient pu faire. Et s'il est clair qu'on ne risque pas de fredonner le refrain, l'ouverture et le final fait qu'on réécoute avec plaisir ce morceau de temps à autre.
Tout n'est pas parfait et le passage à l'OAV manque encore d'une vraie touche personnelle, de son propre style. Jusque-là Slayers Special a offert trois épisodes très différents sans franche cohérence. Mais il y a du potentiel et de bonnes idées qui germent ici et qui ne demandent qu'à pousser. Ce sera donc avec plaisir qu'on repartira pour une nouvelle session si ces idées savent être exploitées.

Et c'est bien des années plus tard que Slayers Excellent viendra nous gratifier de trois nouveaux épisodes..


Slayers Excellent





Titre : Slayers Excellent
Durée : 3x30mn
Studio : Kadokawa Shoten/JC Staff
Distributeur : Toei Animation
Sortie : 1998


Staff:
Histoire: Hajime Kanzaka (Lost Universe; Higaeri Quest...)
Réalisation : Hiroshi Watanabe (Star Ocean, Video Girl)
Scénario : Keiko Watanabe
Chara-design : Takahiro Yoshimatsu (Trigun, Ninja Scroll)
Décors : Hiroshi Kato (Gunbuster 2; Gurren Lagann)
Compositeur : Takayuki Hattori (GTO; Sister Princess)

Voix :
Lina Inverse : Megumi Hayashibara
Naga le Serpent : Maria kawamura (Gunbuster; Mobile Suit SD Gundam, Evangelion)
Steindorf: Sho Hayami (Bleach ; Future GPX Formula)
Sirene : Kumiko Watanabe (Inuyasha ; Bakusou Kyouda Let's & Go!)
Alphonse : Shinichiro Miki (Bleach ; Full Metal panic)
Tatiana Diward : Aya Hisakawa (Dragon Quest ; Magical Girl Lyrical Nanoha)
Mary lenford : Mayumi Iizuka (Buzzer Beater ; Pokemon)

Ending:
Titre: «Never Die »
Interprète : Masami Okui
Paroles/compositeur: Toshiro Yabuki


Une petite remise en perspective s'impose pour le coup, car c'est en 1998 que vont sortir ces trois OAVs. Entre-temps sera sorti « Slayers Next ; Try ; Return ; Great »... l'anime est donc passée à travers beaucoup de choses et « Gorgeous » n'étant alors pas encore sorti, on pouvait dire que la saga commençait à sérieusement s’essouffler. Restait à savoir ce qu'il en serait des OAVs. Sauraient-elles profiter de l'héritage de « Special » ou au contraire suivre la mauvaise tendance actuelle ?

Episode 1 : Labyrinth



A première vu, pour une ouverture, Labyrinth est de plus honorable. D'ailleurs on serait tenté de dire qu'il s'agit de la meilleure OAV du lot. Mais du coup il y a un souci, car cet épisode n'est pas franchement spectaculaire et le problème c'est qu'on s'y perd dans ce labyrinthe.

L'histoire commence d'abord par nous raconter la première rencontre entre Lina et Naga et déjà on peut quand même discuter ce choix. Bien sûr une part de nous est intéressé, curieux de savoir comment s'est formé ce duo. Mais d'un autre côté ce n'est pas obligatoirement une brillante idée si ce n'est pas traité correctement. Jusqu'à présent, si on connaissait la rencontre entre les personnages c'est parce-que chronologiquement nous y avons assisté et autant le dire : ça n'était jamais à graver dans les annales. Or Naga a toujours semblé être là. Dès le premier film jusqu'à aujourd'hui on savait qu'elles se connaissaient, qu'elles voyageaient parfois ensemble et au bout du compte c'était suffisant. Au contraire même, c'était un attrait plutôt sympathique du personnage. Du coup il n'est pas dit que leur rencontre soit un point de départ intéressant. Alors maintenant, pourquoi-pas ? Mais dans ce cas, il va falloir faire mieux que bien !
Eh bien il s'avère que la rencontre est assez mineure et parait plutôt hors de propos. Le problème est simple : cette OAV raconte deux histoires qui n'ont rien à voir entre elles. Avoir calé ici la rencontre du duo de choc est purement gratuite, afin de faire plaisir au fan et faire un peu de remplissage pour que l'autre histoire puisse tenir la durée.
Soit il fallait vraiment prendre son temps pour la raconter, soit ne pas la raconter du tout. En l'état ce n'est pas déplaisant mais c'est quand même un peu facile.



Donc si ce n'est pas leur rencontre que veut nous conter cette OAV, de quoi s'agit-il ? Eh bien de leur première aventure en duo. Mais c'est pareil ! Pour une première aventure, ça n'a rien de spectaculaire. C'est même assez improbable que ce soit la première tant les deux interagissent comme si elles se connaissaient de longue date. Et on était en droit d'attendre quelque chose de plus original que cette chasse au trésor.
Immédiatement quand on pense à la première apparition de Naga en animation, on pense à « Slayers Perfect». Jusqu'alors c'était ce film qui incarnait la rencontre des deux sorcières. On savait qu'elles se connaissaient déjà, mais inconsciemment ce film était devenu pour nous son introduction. Et quelle introduction ! Animation flamboyante, combat contre un puissant Mazoku. Nous avons déjà parlé des nombreux défauts du métrage, mais malgré-tout, tout ça avait une certaine prestance. Parfait pour une première aventure de Lina et Naga en support Animation.
Mais finalement non ! Les auteurs ont jugé bon, presque quatre ans après de changer tout ça et de finalement nous conter une chasse au trésor se concluant avec un vampire dont le climax est un peu trop similaire au gag employé dans « Mirror Mirror ». Sauf que cet épisode avait vraiment exploité le gag pendant un bon tiers. Ici, il est trop évident qu'il s'agit d'une ficelle un peu maigre afin d'en finir avec une histoire qui ne semblait plus trop savoir comment se conclure.

Au bout compte, le gros défaut de cette OAV c'est d'en promettre trop, beaucoup trop. Si le tout s'était concentré sur l'une ou l'autre de ses deux histoires, on aurait pu avoir quelque chose de vraiment bon. Sauf qu'il fallait que ce soit plus que ça. Quand on annonce la rencontre d'un duo aussi mythique ainsi que leur première aventure, il faut offrir quelque chose de fort et bien relire sa copie ! Sans ça, mieux vaut s'abstenir.

Episode 2 : A Frightening future



C'est un peu la leçon qu'aura retenu l'épisode suivant en proposant quelque chose de beaucoup plus simple avec, comble pour une OAV, une Naga qui n'apparait pas avant la bonne moitié de l'intrigue.
Du coup on se met à réver d'une aventure avec une Lina un peu plus solo et qui ferait autre chose que piller les brigands et faire voler Naga a coup de sorts. La voir travailler comme garde du corps n'était pas un point de départ inintéressant et s'avérait même rafraichissant. Malheureusement la joie est de courte durée car à défaut de Naga on a le droit à sa copie presque conforme (ils ne pouvaient décemment pas nous refaire le coup des clones), à la différence qu'il s'agit de la cliente et que pour le coup, Lina ne peut pas lever la main sur elle. A partir de cette idée on devine facilement ce qui va arriver... Un peu trop peut-être ?

Car si l'on peut reprocher quelque chose ici, c'est une mécanique trop bien huilée. Oui le personnage de Sirène est odieux et on n'a qu'une hâte, c'est d'arriver au moment ou Lina finira par craquer et se venger. On devine que la vengeance va mal tourner, qu'il va falloir réparer les pots cassés et on commence à savoir aussi que le dénouement sera absurde. Ainsi, lorsqu'on confronte notre scénario virtuel à l'OAV en question, on constate qu'on vient d'avoir un vingt sur vingt.



A trop bien répondre à nos attentes, on s'ennuie quelque peu. Seul le tournant complètement absurde de la fin fait encore un peu illusion. Je pointerai quand même le fait qu'un monde rempli de gens comme Naga on sait déjà à quoi ça ressemble. On le sait très bien vu qu'il ne s'agit que de ça dans « Chimera Plan ». De ce fait, aussi délirante soit la conclusion, elle n'offre rien de nouveau.

Bien sûr, l'épisode est appréciable et l'on passe un bon moment devant. Mais après tout ce temps et toutes ces déceptions, passer un bon moment devant Slayers n'est pas suffisant. On ne parle pas de potentiel à ce niveau-là car on sait que la saga a déjà offert beaucoup mieux.
Du coup je ne peux rien vous dire de plus sur cet épisode ! Il est bon pour ce qu'il est mais ce n'est qu'un patchwork déjà existant de ce que sait faire Slayers. De ce fait il reste bon et tout bon fan saura y trouver sa dose de plaisir.

Un léger sentiment de déjà-vu. C'est ce qui prédomine durant cet épisode ainsi que le précédent. Et le pire c'est qu'on se demande s'il faut s'en contenter ou si l'on est en droit de réclamer plus. Slayers se transforme en simple comédie sur fond médiéval, refaisant encore et encore les mêmes blagues ; les personnages ne sont que des déclinaisons d'autres déjà existants. Mais comme ce n'est pas trop mal fait et que le support OAV est courant de cette démarche sans risque... Pourquoi ne pas l'accepter ? Même si ces deux épisodes ne font que recycler ce qu'on voit depuis quatre ans, il faut avouer qu'on avale sans peine le fait que Slayers devienne routinier. Après Try et Great, est-ce que ce n'est pas plus mal ? Peut-être qu'il vaut mieux du routinier fiable que de l'ambitieux foireux, non ? Disons que la dernière OAV va répondre pour nous.

Episode 3 : Lina-Chan's Lovely Makeover Operation



« Jeffery's Knightood »était calamiteux mais avait le mérite d'être calamiteux « dans son genre ». Cet épisode lui est scandaleux. Ce n'est ni plus ni moins que la copie conforme de Slayers Great ! Doit-on s'en étonner quand on sait que ce film était le seul au format 4/3 (une OAV qu'on aurait collé sur grand écran pour remplir une case ?) ?
Certes les deux clans rivaux qui se font la guerre ce n'est pas nouveau dans Slayers, mais à ce point le mimétisme est honteux. « Changez de décor et refaite toute pareil » semble le leitmotiv de l'équipe.

Les personnages sont exactement pareils : l'une est baroque et novatrice ; l'autre ne jure que par le classicisme ! Lina rejoint l'ancienne école et Naga la plus avant-garde ! Au milieu de l'épisode les deux s'affronteront dans la rue mais le duel n'aboutira à rien. Alors chacune aura les contrôles d'un golem et s'affrontera, détruisant toute la ville. A la fin Drag Slav... oups pardon ! La fin diffère : les golems tombent l'un sur l'autre et détruisent une partie de la ville. Même pas une belle pyrotechnie pour boucler l'épisode. Remarque ça ne le méritait pas.



Ici encore on se heurte au souci de l'OAV Jeffery : les personnages ne sont pas attachants. Quand Slayers veut faire dans la caricature et quand Slayers manque de temps... Slayers fait dans le lourd. Tout n'est qu'un baquet de cliché et à la différence de « Slayers Great » il n'y a aucun point d'orgue pour retenir le spectateur : la révélation des golems (qui n'ont d'ailleurs rien à faire dans l'épisode) est sans intérêt, le combat final peu inspiré et l'écriture au raz des pâquerettes. Surtout qu'à défaut d'être original également, « Slayers Great » avait eu l'idée sympathique de faire l'inverse de ce qu'on imaginait : le golem de Lina censé être classique était étonnant, tandis que le golem de Naga paraissait classique. La théorie de l'inversée était respectée. Mais là cette OAV ne va pas s'encombrer à ce genre de clin d’œil.
Même la sempiternelle confrontation entre Lina et Naga ne nous amuse pas. Au contraire, elle nous agacerait presque. Ressortir « Un monde rempli de Naga» qui était déjà la conclusion de l'épisode précédent et qui était le point d'orgue de « Chimera Plan », ça commence à devenir barbant. A force de vivre dans sa bulle, les OAVs en oublient de se renouveler.

Et si vous attendez mon « mais » pour dire ce qu'il y a à sauver ici, alors voici pour vous :
L'épisode est d'une grande médiocrité MAIS pour un épisode de trente minutes, il paraît le double. Pas mal.

Au final : Slayers Excellent



C'est par une grosse claque qu'on achève cette deuxième et à ce jour, dernière série d'OAV.
Certes, de par l'expérience de « Slayers Special » nous avions déjà une bonne idée de ce à quoi nous attendre. Et probablement que beaucoup jugerait « Excellent » de niveau équivalent avec deux épisodes sympathiques et un médiocre. Mais lorsqu'on se penche dessus on constate que non, il y a une régression entre les deux séries. Pas forcément flagrante mais belle et bien présente. « Slayers Special » n'innovait pas mais poussait au maximum ce qu'elle avait à disposition, cherchant de nouvelles façons de faire. Un peu à la manière de Slayers Revolution-R récemment, mais nous y reviendrons dans le dossier en question.
Slayers Excellent se contente de faire le travail sans jamais sortir du rail. Aucune originalité, aucune réinvention, aucun talent d'écriture... juste de l'efficacité et une formule solide mais qui plonge peu à peu dans la paresse. Sans ce dernier épisode vraiment scandaleux, on aurait presque réussi à se laisser endormir.

En ce sens, le dernier épisode est salutaire. Avec cette pâle copie, le réveil brutal nous pousse un peu à faire le bilan et à se demander si c'est que l'on attend désormais de Slayers, si c'est ce qu'on aime. Je ne sais pas pour vous, mais pour moi la réponse est non.
Cette paresse est finalement bien représentée par l'ending de la session. Alors que « Special » offrait un véritable petit bijou, « Excellent » se contente de coller bout-à-bout des extraits de l'épisode que l'on vient de voir. Révélateur.
Et pour le coup on pourrait pousser la réflexion plus loin en recroisant avec les romans. N'est-ce pas finalement ce que cherche Kanzaka à faire ? Endormir ses fans ? Une décénnie après la fin de la Main Serie, Slayers n'a connu que quelques Gaiden d'un point de vue "récit mythologique" et en dehors de ça le néant. Slayers est-il devenu paresseux ?
Au vu du nombre de romans "Special" -inspiration directe de ces OAVs- on peut dire que oui. Le problème étant que ces OAVs ont clairement montré la limite du concept, surtout que même routinier, Slayers n'est pas si régulier.
Mais ne dérivons pas trop, car il est temps de conclure !


Conclusion




La série est techniquement pauvre mais possède sa mythologie et ses histoires épiques.
Les films n'ont pas cette richesse du récit mais ont le sens des grandeurs avec des séquences spectaculaires.
Que restait-il donc à ses OAVs pour se distinguer ?
Pas grand chose il faut croire. Le spectacle est divertissant ; satisfaisant, mais jamais stimulant.
Il manque une véritable identité : tout ce qui est bon était déjà là dans la série et les films. D'ailleurs le design et les musiques ne sont qu'un pillage des longs-métrages.
Avec plus de temps et plus d'argent que l'anime, on pouvait espérer plus : version alternative, arc non adapté par l'anime... Pourquoi ne pas par exemple refaire certaines intrigues abandonnées par la série ?

Certes, le principe était d'adapter des histoires des romans « Slayers Special », mais s'agit-il vraiment des meilleures existante ? Pourquoi ne pas adapter plutôt les épisodes Gaiden ?
C'est d'ailleurs le cas ! Il semble bien que « Chimera Plan » n'est autre que le Naga Gaiden, certes, amputé de morceaux importants mais le principe est là. C'était un début et c'était très encourageant pour la suite.
En 1998 le Zelgadiss Gaiden était sorti. N'aurait-il été pas plus intéressant de l'adapter dans « Slayers Excellent » ? Vous n'auriez pas trouvé ça génial de voir un Zelgadiss griffé par Takahiro Yoshimatsu ? De changer d'air et de voir autre chose que Lina accompagné d'un énième partenaire, détroussant les brigands?
Moi j'aurai trouvé ça fantastique. Et alors que pour la série et les films je devais me discipliner afin de ne pas me perdre dans toutes mes théories tant chaque épisodes/films apportaient des idées nouvelles (bonnes ou mauvaises), ici je n'ai vu qu'un pot-pourri sans grande imagination.
Oui à la différence des escapades Cinéma, il y a ici un peu plus de mythologie... Mais d'une part elle se trouve surtout dans la première session et de l'autre elle n'est pas pleinement utilisée quand ce n'est pas de façon maladroite. Elle nous allèche mais ne nous régale jamais. C'est pour le coup plus frustrant qu'intéressant. Mais soit : il y en a un peu. Je suppose que certains y verront un bon point et on ne peut pas non plus lui retirer le fait d'avoir essayé.

Maintenant rééquilibrons un peu la balance. Pour ce qu'elles sont, ces OAV sont appréciables et si la réalisation n'est pas toujours des plus ingénieuses, elles peuvent au moins se targuer d'un aspect technique plus qu'aguicheur. Visuellement c'est superbe, Lina et Naga resplendissent et le travail sur les couleurs est tout simplement hallucinant, proposant un spectre encore plus riche que les films sans jamais calquer le côté flashy de la série.
Et un autre avantage reste qu'Hiroshi Watanabe est un vrai réalisateur, avec une passion palpable pour le Cinéma de genre. Pour qui est un tant soi peu Cinéphage et a vu quelques vieux films, il se régalera devant les clins d’œils et multiples références au genre. Slayers a toujours été rattaché au fantastique de par ses racines et des œuvres dont elle s'inspire, mais c'est Watanabe qui le met le plus lumière et qui en tire le meilleur. Dommage pour le coup que le script ne suit pas toujours, rendant la qualité de la réalisation inégale, mais certains plans sont de pures merveilles de compositions.
Quant aux musiques, même si les compositions nouvelles sont rares (voir inexistantes, mais je ne suis pas assez calé pour l'affirmer), elles restent un délice pour les oreilles et sont parfois même trop grandes pour les images qu'elles habillent.
Techniquement les OAVs Slayers restent un vrai plaisir.

Le contrat est donc principalement rempli : on est diverti et c'est sans doute le principal. Mais l’œuvre de Kanzaka est capable de bien plus et c'est triste qu'elle n'ait pas su comment exploiter au maximum le support. Et derrière les quelques fous rires que provoquent ces épisodes, c'est quand même un sentiment de regret qui prédomine, surtout quand rien n'empêchait d'offrir plus. Dommage.

Slayers en OAV, c'est une récréation et comme disait Douglas Adams, c'est « globalement inoffensif ».




Shakka