Tout savoir sur la série Slayers

Titre : Slayers
Nombre d'épisodes : 26
Studio : E.G Films / JC Staff
Année de production : 1995
Première Diffusion : 7 Avril 1995 - 29 Septembre 1995
Chaine : TV Tokyo
Staff:
Auteur: Hajime Kanzaka (Lost Universe; Higaeri Quest...)
Réalisation : Takashi Watanabe (Lost Universe; Ikki Tousen...)
Scénario : Takao Koyama (Dragon Ball (Z); Uruseï Yatsura; Saint Seiya...)
Chara-design : Naomi Miyata (Lost Universe; Is Pure...)
Décors : Toshihisha Igashi
Compositeur : Osamu Tezuka (Medabots)
Voix :
Lina Inverse : Megumi Hayashibara (Ranma 1/2; Neon Genesis Evangelion; Cowboy Bebop)
Gourry Gabriev : Yasunori Matsumoto (Fullmetal Alchemist; Love Hina)
Zelgadis Greywords : Hikaru Midorikawa (GTO; Slam Dunk)
Aka hoshi Rezo : Takehito Koyasu (Tokyo Babylone; Initial D)
Amelia Will Tesla Saillune : Masami Suzuki (Gate Keepers; Suzuka)
Opening:
Titre: "Get Along"
Interprète : Megumi Hayashibara (Nuku Nuku; Lost Universe; Love Hina)
Masami Okui (Yu-Gi-Oh; He is my Master)
Paroles : Satomi Arimori (Nadesico)
Compositeur : Hidetoshi Satõ (Neon Genesis Evangelion)
Arrangements : Tsutomu Õhira (Sorcerer Hunters)
Ending:
Titre: "I'll never give up" ("Kujikenaikara)
Interprète : Megumi Hayashibara
Masami Okui
Paroles : Satomi Arimori
Compositeur : Masami Okui (Revolutionary Girl Utena)
Arrangements : Toshio Yamabuki
Lina Inverse, une puissante sorcière, rencontre par hasard Gourry, un guerrier, dans un forêt. Ils deviennent compagnons de voyages. Lina a recupéré une statuette convoitée par Zelgadis. Celui-ci fait tout son possible pour la récupérer. Ils sont alors sauvés par le mystérieux Rezo, le Moine Rouge, qui semble lui aussi interessé par l'objet. Quel est le pouvoir caché de la statuette ? Que veulent vraiment Zelgadis et Rezo ? (Résumé Declic Images)

Introduction
Voici donc le premier chapitre de l'aventure Slayers en Anime ! En ce qui concerne les caracteristiques techniques, j'ai essayé de faire au plus utile : le minimum de staff et d'infos.Peut-être que dans le futur nous complèterons de façon plus exhaustive cet aspect, mais l'intérêt principal de ce dossier est avant-tout d'analyser la série dans ses grandes lignes.
Il en est de même pour le résumé : je pense que tout le monde connaît Slayers depuis le temps, au moins dans ses grandes lignes donc je me suis pas cassé les miches à écrire un résumé original. J’ai piqué celui de Declic, il fera bien l’affaire. Et par sécurité, j'ai même selectionné le moins spoil de tous. De ce fait, si vous ne connaissez pas encore la série, vous pouvez vous arrêter là sans vous gâcher le plaisir. Pour la suite, je tiens à le dire tout de suite : je ne m'interdis aucune révélation. Je traite la série sur ses 26 épisodes et j'en dévoilerai tous les éléments clefs. Je pense qu'on peut quand même se le permettre avec une série qui a 15 ans. Mais trèves de palabres, il est temps de se lancer.
Et maintenant que je rentre dans le vif du sujet, j’admets avoir un peu du mal à commencer mon texte. Car s’il y a bien une saison dont il est délicat de parler, c’est bien la saison une. « Pourquoi que donc ? » me direz-vous. Eh bien parce-que je n’ai pas un avis aussi tranché que pour les suivantes (Slayers Next = chef-d’œuvre et Slayers Try = navet). Du coup c’est terriblement plus simple d’émettre un avis dessus. Mais la première saison… Elle est à la fois fondatrice mais aussi bourrée de défauts. Essayons de reprendre les choses dans l’ordre. Et je préviens, je me concentre vraiment sur la série et je ne vais pas m’amuser à comparer avec les romans car ce n’est pas le but ici. Maintenant commençons par les choses qui fâchent.
Aujourd’hui en regardant cette saison on se dit que l’animation est datée, mais à l’époque on se disait que… ben qu’elle était datée aussi. Et ceci est l’un des gros problèmes de Slayers : c’était techniquement à la ramasse même quand c’était tout neuf. Après peut-on s’en étonner ? Plus ou moins : la saison était longue et il s’agissait de la première. Probable que le studio ne voulait pas se ruiner sans savoir si la licence fonctionnerait. Mais cette réponse me parait un peu improbable sachant la fanbase qui existait déjà autours de l’œuvre de Kanzaka.
Bref, peut importe les raisons intrinsèques, mais la série n’était pas très jolie (A titre de comparaison : Evangelion est sorti la même année). D’autant que rien ne nous est épargné : les erreurs de proportion ; les faux-raccords ; le chara-design hideux pour tous les personnages secondaire ; les mêmes séquences utilisées plusieurs fois dans le même épisode et surtout un élément perturbateur pour qui regardait Dragon Ball Z : les mêmes bruitages. En clair une saison fauchée et qui ne fait pas non plus beaucoup d’efforts. Alors d’accord, ça lui donne un certain charme aujourd’hui, mais c’est quand même dommage qu’on lui donne à chaque fois dix ans de plus que son âge.
Mais alors pourquoi cette série tabasse encore et se voit souvent citée en référence après tant d’années ? Eh bien pour mieux s’en rendre compte, je vous propose de vous donner en détail ma vision de chaque partie de l’Anime. Bien entendu le découpage est très subjectif et n’a rien d’officiel hein ! C’est juste pour me permettre une construction plus aisée de mon post (car j’aime bien me simplifier la vie).
Partie 1 (Episode 1)

Tout d’abord, comment démarre Slayers ? Par Lina qui attaque un camp de brigands et qui se sert dans leur butin. Eh bien déjà ici, nous avons des choses qui ne correspondent pas trop au genre pour l’époque. Normalement, toute bonne série de Fantasy commence par nous conter une jolie légende ayant pour but de brosser rapido un monde et une mythologie à la série et surtout : préparer à l’intrigue. En général on nous parle d’un démon qu’est mort mais qui l’est pas vraiment en fait. Donc on a de suite pigé, sans même connaître nos héros, qui allait se faire botter les fesses. Pas dans Slayers ! La série ne nous dit même pas dans quel univers nous nous trouvons, et on constate par la suite que l’univers n’est conçu qu’au fur et à mesure que c’est nécessaire, mais nous y reviendrons.
Ensuite, on nous présente généralement un personnage au cœur pur qui œuvre pour le bien en général. Et ce chou à la crème de compassion est très vite identifié comme le héros. Nous avons effectivement Lina en voix-off qui se décrit comme telle. Mais ses actions sont en total désaccord avec son discours, ce qui créée une sorte de décalage mais qui surtout nous donne en quelques secondes un portrait finalement très clair de l’héroïne : elle est imbu d’elle-même (elle parle d’elle à la troisième personne) ; elle est cupide (vol d’un trésor) et elle n’est pas cool (il est bien dit qu’elle TUE les bandits, elle ne les mets pas K.O). Et ce portrait se confirme directement à la scène suivante.
Lina se retrouve dans la forêt et se fait encercler par le reste des brigands, finalement venus surtout pour la nommer comme chef, c’est alors que Gourry fait son apparition. Je passe sur la séquence en elle-même mais je tiens à attirer un point sur le dialogue qui suit ensuite, car là encore on peut constater que tout n’est pas comme d’habitude.
Déjà on continue d’en apprendre beaucoup sur Lina, mais on nous dresse également un portrait de Gourry très clair. Du moins sur leurs attitudes tandis qu’on ne sait rien sur leurs origines et c’est un point très typique de Slayers par-rapport en une série de Fantasy classique. En général on connaît tout le passé des personnages et on connaît toute leur famille. Par contre en ce qui concerne leur comportement, on se contente en général de stéréotypes très basiques au début qui ne seront développés que sur la longueur. Eh bien ici en même pas deux séquences vous avez déjà à peu près tout compris de l’état d’esprit de Lina et de Gourry et à contrario, vous ne savez absolument pas d’où ils viennent et ce qu’ils veulent faire.
Du moins si on le sait, mais sans savoir le but de chacun. On sait que Lina veut aller à la citée d’Atlas, mais hormis qu’il s’agit de voyager à travers le monde, il n’y a pas l’air d’avoir de raison d’aller à Atlas (dont on ne nous dit absolument rien) et on ne sait pas non plus pourquoi Gourry se décide à suivre Lina. Oui on l’imagine et on a bien compris qu’il s’était fait un film dans sa tête, mais qu’est-ce qu’il a crû comprendre ? On ne le saura jamais et il se décide à suivre Lina sans raison au final.
Or, pour en revenir à mon comparatif, c’est totalement l’inverse en général : le héro rencontre un personnage qui lui dit « Machin a tué mon père ! Je veux me venger » et le héro qui répond : «Ça tombe bien, je pars lui botter le cul » etc…Et on sait très bien ou ils vont et qu’est ce qu’ils vont faire à tel endroit. Ici on ne sait même pas où ils vont vu qu’on ne sait même pas où on est. D’ailleurs vous remarquerez qu’il faudra attendre longtemps avant de voir une carte du monde (je me demande d’ailleurs s’il y en a une dans la première saison).
Ensuite, le reste de l’épisode se passe dans un village où Lina et Gourry vont devoir affronter un dragon. Et la encore, c’est totalement l’opposé de ce qui se passe d’habitude. Déjà Lina NEGOCIE son intervention et ne sort pas l’épée à la main dans un acte de bonté, ce n’est clairement pas le comportement typique de l’héroïne de Fantasy.
Puis le combat n’a rien à voir avec ce qu’on voit d’habitude. En général les personnages unissent leurs forces et terrassent l’adversaire. On ne peut pas dire ici qu’ils unissent vraiment leurs forces, mais plutôt que Lina se sert de Gourry comme appât.
Et à la résolution, elle ne sauve personne et fait sans-doute plus de dégâts qu’autre chose. Elle montre juste qu’elle possède une magie déjà surpuissante, ce qui veut dire qu’il ne s’agit pas d’une quête initiatique ou nos héros vont gagner en puissance au fil des épisodes, mais nous reviendrons également sur ce point.
Au final si j’ai mis ce premier épisode à part, c’est parce qu’il est très riche et qu’il pose tous les fondamentaux de Slayers (la série) en même pas 20mn. Qu’est-ce que Slayers ? De l’Heroic Fantasy mais qui fait tout à l’envers ! Un monde très flou ; des objectifs inconnus mais des personnages déjà bien caractérisés.
Est-ce que c’est pour cela que l’héroïne s’appelle Lina INVERSE ? Je ne peux rien affirmer, mais ça me fait marrer de le voir comme ça.
Partie 2 (Episodes 2 à 10)

Et d’ailleurs ce premier épisode employait déjà un élément très récurent dans Slayers que cette seconde partie a beaucoup exploitée pour le meilleur et pour le pire : le hasard. Comme déjà un peu souligné au dessus, on se rend compte que les séries de Fantasy mettent en général beaucoup de temps avant de monter en puissance, le temps de bien installer son intrigue, ses personnages et rendre crédible son univers. Or nous avons vu que Slayers avait démarré à fond les ballons en employant une narration beaucoup plus proche de la comédie. Sauf que nous sommes bel et bien dans un univers fantastique et Slayers n’est pas qu’humoristiques, il faut donc trouver un moyen de développer et nous raconter une histoire crédible même si le rythme choisi ne s’y prête normalement pas. La première solution est donc le hasard.
C’est tout à fait par hasard que Lina et Gourry se sont rencontrés et c’est tout autant le cas sur le fait qu’elle a récupérée la pierre philosophale. Ils rencontrent par hasard le moine rouge Rezo et j’en passe. Bien sur on ne parle pas forcément d’un hasard total, mais par contre il est clair que lorsque l’on se place du point de vue de Lina, il n’y a rien de calculé. Les choses viennent à eux sans forcément que ce soit réclamé.
Cette façon de construire l’histoire et de baser ses rebondissements sur un facteur inconnu pourrait vite faire décrocher le spectateur lambda ou celui amoureux d’une narration plus classique pour le genre. Mais par une certaine habileté, Slayers arrive toujours à faire tourner ce facteur hasard à son avantage et s’avère parfois bien plus réfléchi que cela ne puisse paraître. J’ai pour cela deux exemples bien précis.
D’abord il y a Zelgadis qui, à contrario de nos deux trublions que sont Lina et Gourry est un personnage de Fantasy classique dans cette partie. Ce ne sera clairement pas son cas par la suite, mais ici il est le seul à avoir un but, un passé et nous connaissons sa dynastie (vu qu’il est lié à Rezo). A titre de comparaison, on ne sait alors toujours pas que Lina a une sœur. Mais au niveau de son caractère, Zelgadis est le personnage ténébreux classique un peu en décalage par rapport à la furie qu’est Lina. Ce genre de personnage toujours élégant, même quand tout le monde est ridicule, qui a un lourd passé etc… est une vieille rengaine de la Japanime (qui perso me gonfle dans la majorité des cas). Mais du coup, il permet de réellement construire une intrigue et fait vraiment douter que l’histoire serait inventée au fur et à mesure (sans non plus dire que tout est planifié à l’avance. Ça m’étonnerait de l’auteur).
Ensuite, même lorsque le hasard s’avère assez plutôt contre-productif, la série réussit à retourner ça à son avantage et pour illustrer ça, parlons du combat avec Shabrani Gudu. Soyons clair : au premier visionnage, c’est une catastrophe de bout en bout. Parlons du look du monstre : il est hideux. Et pas parce que « Waaaah quel monstre !! J’ai peur !!! », mais parce qu’il est moche. Une sorte de dragon croisé avec un Alien… il n’y a aucune inspiration dans son design, quant à sa couleur… quel ingéniosité de l’avoir fait tout marron (… j’te jure).
Donc déjà graphiquement, le Dieu des démons (même si ce n’est que 1/7eme) déçoit et niveau puissance il parait quelque peu tristounet : quelques arbres arrachés et deux trois monstres devenus fous qui pillent les villages… là encore carton rouge au niveau de la mise en scène : c’est mou et ça fait vraiment « petite rixe dans les bois ». Même nos héros lorsqu’ils se prennent les sorts de plein fouet n’ont pas l’air trop amochés (alors qu’avant il tuait deux personnes en un clin d’œil). Mais comme les préparatifs d’avant-bataille étaient plutôt bien foutus, on suit cela sans déplaisir (la conversation à l’auberge est vraiment très réussie). Sauf que le final est le pire anti-climax qu’on puisse faire : une petite incantation sortie de derrière les fagots d’un Dieu dont on n’a jamais entendu parler et pouf !! Victoire fingers in the noze !
En conclusion, cette partie pourtant bien ficelée jusqu’à présent s’écroule comme un château de cartes… Du moins au premier visionnage. Car lorsque l’on voit les épisodes suivants et que l’on apprend la véritable nature du Giga Slave, c’est très différemment qu’on aborde ce final. Sauf que j’ai du mal à croire que l’auteur avait pensé à ça au préalable. Ce qui fait que ce ratage est finalement bien rattrapé, permettant la création du Lord of Nightmare, qui est quand même une des sacrées réussites de la série en général, mais en plus elle redonne une relecture passionnante de cette partie.
Et donc nous pourrions passer à la partie suivante, mais je tiens quand même à parler d’un point assez important à propos de la conception mythologique de Slayers : Gourry. Lorsque l’on demande aux spectateurs à quel personnage ils s’identifient le plus, on a de tout et de n’importe quoi. Or dans Slayers, que vous le vouliez ou non, vous ne pouvez vous identifier qu’à un seul personnage et c’est Gourry. Pourquoi ? Parce-que C’EST le spectateur. Il ne connaît absolument rien à l’univers dans lequel il vit et du coup on est toujours obligé de tout lui expliquer… ce qui n’est qu’une façon déguisée d’expliquer au spectateur directement. Qu’est ce que ça change ? Eh bien ça évite de longues introductions avec une grosse voix-off inconnue qui nous explique tout d’un bloc sans humour. Car par l’intervention de Gourry, la mythologie de la série est expliquée de manière dynamique, vu qu’il s’exprime généralement à notre place en exprimant par exemple qu’il n’a rien compris ou encore en résumant simplement des choses qui se voulaient compliquées. Shabrani Gudu devient donc simplement un méchant démon. Slayers est d’ailleurs une série qui n’aime pas trop avoir recours à des explications et se contente généralement du minimum et toujours avec humour. Ceci étant une caractéristique propre à la série, vu que les romans se doivent généralement quand même parfois d’expliquer les choses sérieusement.
Partie 3 (Episodes 11 à 26)

J’aurai pu mettre à part les deux épisodes avec Amelia et son entrainement, mais je pense que ça commence à faire trop long (oui je suis conscient que plus personne ne lit mon texte déjà). Donc parlons du dernier cycle de cette saison qui part sur totalement autre chose.
Tout d’abord la série se sépare de Zelgadis et là encore, c’est un choix plutôt intéressant : étant donné qu’il s’agissait du seul personnage avec un vrai but et que son problème d’apparence n’était pas résolu, il aurait été logique de lui faire continuer l’aventure. Mais non, la série préfère s’en séparer, ce qui fait que nos deux personnages continuent l’aventure ensembles, avec comme seul prétexte l’envie de Lina de posséder l’épée de lumière. Y’aurait d’ailleurs pas mal à dire sur ces deux là, mais si je commence à analyser leurs relations dans la série, on n’est clairement pas couchés ! Or ceci est une critique générale de la saison un (tu la sens la généralité ? J’ai même plus l’impression de faire une critique, tellement c’est long).
Bref ce sont les deux personnages qu’on avait finalement le moins de raison de suivre qu’on suit. Ce qui fait que la série fait une véritable scission entre la première histoire et celle qui est racontée dans ces nouveaux épisodes. De ce fait, si Slayers Revolution et Evolution-R peut être considérée comme la même saison scindée en deux, on peut alors dire que Slayers c’est deux saisons réunies en une (d’ailleurs je vois énormément de points communs entre ces trois saisons, mais je ne développerai que lorsque j’aurai vu Evolution-R, qui confirmera ou infirmera mon sentiment).
Cette nouvelle partie en profite pour introduire un bon paquet de personnages, dont forcément Amélia qui est finalement le seul pur élément de parodie de la série (car Slayers n’est pas une série de Parodic Fantasy, merci de ne pas la qualifier comme telle), en tout cas au début vu qu’il s’agit de se moquer ouvertement des héros du genre et de leurs nombreuses mimiques (discours enflammés ; postures ridicules etc…). Et d’ailleurs elle me permet de souligner un point assez intéressant à mon sens : la hiérarchie des personnages dans Slayers qui est un gros foutoir. Ce que j’entends par hiérarchie, c’est la place de chacun dans le groupe, par rapport à une série de Fantasy classique. En général le guerrier est le héros, ici c’est le plus idiot. Le héros à un discours de justice et d’honneur, ici c’est une fille totalement allumée. Le héros à toujours un but, ici c’est le personnage qui s’est cassé du groupe. En clair, Slayers prend un malin plaisir à ne tenir aucunement compte de ce qu’est une troupe d’aventurier. Le cas le plus intéressant étant bien sur Lina : Déjà c’est mettre le magicien en premier plan, chose qui n’est généralement pas le cas. En plus il s’agit d’une fille ! Et si ça ne vous interpelle pas plus que ça, je tiens à rappeler la rareté du fait dans les séries de l’époque.
Et nous avons déjà la un sacré paradoxe : une fille ? Magicienne ? Dans la majorité des cas, la fille magicienne utilisera la magie blanche et ne sera la que pour soigner ou faire des sorts de protection. Vous les verrez rarement employer des sorts de destruction. Eh bien ici c’est de la bonne magie noire destructrice qu’elle emploie.
Bien entendu il n’y a pas de règle établie et depuis les choses ont bien changés. Mais en son temps, c’était quelque chose.
Maintenant si on parle de l’intrigue en soi, cette partie a vraiment deux vitesses. La première est la chasse à l’homme qui s’engage, avec Zanglus et Vulmugum qui tentent de capturer Lina. Et ce qui est assez particulier dans cette partie, c’est qu’on ne saura pas pourquoi avant qu’ils arrivent à Cylorg et donc pas avant la seconde partie. Dans aucun épisode avant on ne saura quoique ce soit sur cet acharnement et c’était un pari plutôt risqué de faire ça.
La seconde partie est par contre plus intéressante et encore plus dangereuse également : l’apparition du clone de Rezo. Le fait est que la série recycle déjà son premier méchant dans la même saison. Et par contre je dois dire que cet aspect là m’a toujours quelque peu dérouté. Même si au final celui-ci est clairement plus approfondi que le premier et qu’il aborde des thèmes assez avant-gardes pour son temps, le fait est que c’est quand même un adversaire que l’on connaît déjà. Bien entendu cela est grandement renforcé par la mythologie qui est ajoutée avec Zanafar et la Clare Bible (si ma mémoire est bonne, c’est la première fois qu’elle est citée dans la série), ce qui permet encore de plutôt bien renforcer le scénario. Mais à l’instar du combat contre Shabrani Gudu le combat final est raté et cette fois ci, il n’y a pas de relecture possible.
En effet, pour moi la Bless Blade est un artefact magique sortie de nulle part et franchement pas très bien intégré au scénario (comme par hasard, Sylphiel s’en rappelle au moment ou tout va mal). De ce fait vaincre le clone de Rezo avec m’a paru un brin trop facile.
Et c’est encore plus dommage car cette partie en termes de mise-en-scène est clairement supérieure à la précédente. Déjà au niveau du ton la série bascule dans le sombre et c’est… très sombre : l’adversaire est violent, cruel et il tue sans pitié. Ensuite c’est graphiquement plus beau mais aussi plus adulte. C’est d’ailleurs la première fois que l’on voit autant de sang dans la série. Et même si l’humour est présent, il est quand même clairement plus discret. Ce changement brutal d’ambiance est inattendu et pourrait en choquer plus d’un, mais c’est surtout étonnant de la part d’une série qui avait eu plutôt une ambiance décontractée jusqu’à présent (même face à Shabrani Gudu). Il est également la preuve évidente que Slayers n’est pas une parodie d’Heroic Fantasy mais un véritable récit du genre, car si ce n’était pas le cas le changement de ton ne fonctionnerait pas aussi bien.
A mon sens en tout cas ça marche parfaitement et ça offre une nouvelle facette que l’on ne connaissait pas encore. Finalement, la série elle aussi aura monté en puissance, comme toute série de Fantasy. Mais pour cela elle aura pris un chemin bien particulier.
Il y a des morts, il y a des larmes et du sang… c’est à ce moment qu’on se rend compte que Slayers n’est finalement pas qu’une série comique et qu’elle peut, malgré ses choix narratifs bien à soi, offrir un récit riche et passionnant.
Le spectacle n’est d’ailleurs pas en reste, car si le rebondissement final n’est pas de mon gout, l’action est parfaitement rythmée et s’avère bien plus prenante que dans la première partie.
Conclusion

Au final, cette saison est impossible à critiquer telle-quelle et croyez moi que j’ai essayé. J’ai eu beau recommencer maintes et maintes fois mon texte, rien n’y faisait ! Je finissais pas être bloqué ou par dériver. Car en fin de compte, cette saison n’est clairement pas la meilleure et ce en tout points : techniquement dépassé, scénaristiquement on doit quand même admettre que certaines choses ne fonctionnent pas… et j’en passe. Mais ça tout le monde le sait ! Et je ne me voyais pas réduire ma critique en disant juste : « C’est drôle ; au début ça peut paraître léger niveau scénar’ mais faut s’accrocher ; graphiquement c’est un peu limite… ». Car il ne faut pas oublier l’héritage mythologique et scénaristique qu’a offert cette saison. Tout comme il ne faut pas oublier toutes les bases de mise en scène, du rythme et du design qui a permis à Slayers Next d’être ce qu’elle est. Du coup, j’ai tout traité ce que j’avais en tête (et encore, j’ai zappé des trucs) ! C’est surement mille fois trop long et y’avait surement de quoi faire plusieurs topics au lieu d’un gros d’un seul… mais tant pis, je l’ai fait comme ça et je ne regrette pas. J’aurai pu faire sans doute mieux et arranger certains trucs. Mais bon, il ne s’agit que d’un topic de forum. Je ne vais donc pas y passer trop longtemps.
Pour conclure, je dirais que cette saison reste malgré les années toujours aussi magique et que je continue d’accrocher même si ses défauts me sautent de plus en plus à la figure. Il y a un charme qui se dégage de cette saison très particulier, peut-être grâce à ses défauts d’ailleurs, que je ne retrouve pas dans Next dans un sens (forcément ! Vu que Next n’a pas de défauts !!!). Slayers a apporté beaucoup à un genre et aura montré une nouvelle façon d’aborder l’Heroic Fantasy dans la Japanime. Et au final plus de dix ans après, aucune autre série n’a vraiment réussie à égaler ce modèle. En cela, Slayers première du nom reste unique en son genre.
On se retrouve pour Slayers Next !!
Shakka

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