Tout savoir sur Slayers Next

Titre : Slayers Next
Nombre d'épisodes : 26
Studio : E.G Films / JC Staff / Softx / TV Tokyo
Année de production : 1996
1ère Diffusion : 5 Avril 1996 - 27 Septembre 1996
Chaine : TV Tokyo
Staff:
Auteur: Hajime Kanzaka (Lost Universe; Higaeri Quest...)
Réalisation : Takashi Watanabe (Lost Universe; Ikki Tousen...)
Scénario : Takao Koyama (Dragon Ball (Z); Uruseï Yatsura; Saint Seiya...)
Chara-design : Naomi Miyata (Lost Universe; Is Pure...)
Décors : Hideki Nakahara
Compositeur : Osamu Tezuka (Medabots)
Voix :
Lina Inverse : Megumi Hayashibara (Ranma 1/2; Neon Genesis Evangelion; Cowboy Bebop)
Gourry Gabriev : Yasunori Matsumoto (Fullmetal Alchemist; Love Hina)
Zelgadis Greywords : Hikaru Midorikawa (GTO; Slam Dunk)
Amelia Will Tesla Saillune : Masami Suzuki (Gate Keepers; Suzuka)
Xellos : Akira Ishida (Evangelion; Naruto; Chrno Crusade)
Martina Zoana Mel Navratilova : Tomoko Ishimura (El Hazard ; Grandia II)
Hellmaster Fibrizo : Kazue ikura (City Hunter; Black Lagoon)
Zangulus : Bin Shimada (Saint Seiya; Mobile Suit Z Gundam 2)
Opening:
Titre: "Give a Reason"
Interprète : Megumi Hayashibara
Paroles : Satomi Arimori (Nadesico)
Compositeur : Hidetoshi Satõ (Neon Genesis Evangelion)
Arrangements : Tsutomu Õhira (Sorcerer Hunters)
Ending:
Titre: "Jama Wa Saesenai"
Interprète : Megumi Hayashibara
Masami Okui
Paroles : Satomi Arimori
Compositeur : Masami Okui
Arrangements : Toshio Yamabuki
Lina, Gourry, Amélia et Zelgadis partent à la recherche de la Clare Bible. Seul cet objet légendaire pourrait permettre à Zelgadis de retrouver son ancienne apparence. Xellos, un moine mystérieux, qui essaye de cacher sa puissance, semble les suivre afin de trouver la Clare Bible pour son propre compte. Xellos cache-t-il un secret ? Quel est son vrai but ? De nouvelles aventures pour Lina et ses compagnons!!! (Résumé Declic Images)

Introduction
J’ai abordé la dernière fois « Slayers » première du nom en faisant le tour de ses qualités et de ses défauts, tout en n’oubliant pas l’héritage mythologique et historique que nous offrait cette saison. Bien sur, il s’agissait du coup d’une vision très globale uniquement possible parce-que les années avaient passées. Difficile de faire autrement d’ailleurs aujourd’hui, car se projeter dans le temps pour se rappeler nos impressions d’antan en occultant totalement le fait qu’on a vu trois (ou quatre selon comment vous abordez Revolution/Evolution-R) autres saisons depuis et que la richesse apportée par celles-ci permettaient une relecture bien plus passionnante de « Slayers » que lors de son premier visionnage, c’est pratiquement mission impossible. Et c’est pour ça que je ne l’ai pas fait et que je ne le ferai pas pour le reste des chroniques.
Mais rien que pour quelques secondes, essayons de nous rappeler notre premier visionnage de Slayers et notre impression générale. Pour ma part, cela donnerait quelque chose comme ça : drôle ; dynamique ; originale mais univers en carton. Oui je l’admets et je n’ai pas honte ! La première fois que j’ai regardé Slayers, son univers et sa mythologie me paraissait fumeuses. Nous l’avons déjà vu la dernière fois : villes qui ne sont nommées que lorsque c’est nécessaire, Dieux et sorts qui apparaissent quand ça les arrangent ; légendes racontées à l’arrachées… le monde de « Slayers » ne paraissait pas très poussé. Et c’est bien pour cela qu’en général les récits de Fantasy commencent par nous exposer en long et en large (et parfois de traviole) un monde avant ses personnages. Non pas pour être rasoir, mais pour crédibiliser un minimum un monde créé de toute pièce. « Slayers » faisait le choix inverse et en soi, ça ne nous dérangeait pas tellement étant donné que cela avait pour but de dynamiser le récit par rapport à de la Fantasy classique. L’intérêt de Slayers se trouvait ailleurs. Mais nous l’avons également constaté : il s’agit quand même d’un récit de Fantasy dans ce qu’il y a de plus pur. Et mine de rien, même si ça paraissait maladroit ou mal-amené, un background se consolidait doucement mais surement. Pourquoi je vous rappelle tout ça ? Parce que justement, c’est « Slayers Next » qui en a bénéficié.
Héritage
C’est donc un an après qu’a déboulé sur les écrans « Slayers Next », deuxième saison des aventures de Lina Inverse et toute sa bande et déjà, les différences se font sentir. Le point le plus flagrant étant bien sur l’animation : c’est beaucoup plus beau et bien plus fluide qu’auparavant. Même si on n’atteint pas non plus le summum de ce qui se faisait à l’époque, la série n’a plus à rougir de sa plastique et encore aujourd’hui elle conserve tout son punch grâce à une réalisation (je parle ici de mise-en-scène) bien plus convaincante. Forcément on me dira, vu que plus c’est animé, plus la réalisation peut être riche.
Mais l’animation n’est pas le seul point à profiter de ce rehaussement. La musique est clairement au dessus ! Les thèmes musicaux sont plus intéressants et les mélodies sont bien plus marquantes, pas étonnant vu qu’elle dispose enfin d’un orchestre symphonique ce qui apporte un souffle épique essentiel à l’Heroic Fantasy.
Le chara-design est bien plus recherché et se rapproche beaucoup plus du style d’Araïzumi, même lorsqu’il s’agit de personnages d’arrière plan. Les détails fourmillent et la crédibilité s’en voit alors grandement renforcé.
Quant au scénario, nous aurons l’occasion de le voir plus en détail par la suite, mais on peut véritablement parler d’héritage ici car l’intrigue s’appuie sur beaucoup de choses qui nous avaient été dites lors de la première saison. Ainsi, sans avoir à sacrifier son rythme qui faisait tout son charme, « Slayers » peut s’appuyer sur un univers plus solide, tout en continuant à l’enrichir au passage.
Ceci n’est possible que parce qu’il s’agit de la deuxième saison. On pourrait donc dire que la première faisait office de « sacrifice » pour permettre à la suivante d’exploiter tout son potentiel. On en reviendrait alors au schéma classique de Fantasy non ? « Une première partie lente et explicatrice pour permettre au récit de gagner en puissance au fur et à mesure ». Oui exactement, si l’on réduit la première saison à sa mythologie. Sauf que nous avons bien vu que ce n’était clairement pas le cas. Mais par contre cela démontre que même si l’œuvre s’en éloigne sur beaucoup d’aspects, Slayers est bel et bien de l’Heroic Fantasy et non pas une parodie.
Partie 0 (générique)

Comme je ne pouvais pas le considérer comme une véritable partie en-soi mais que je tenais vraiment à en parler, nous nommerons le générique « partie zéro ». Et pourquoi que donc que je veux vous parler du générique-ou si vous êtes des pointilleux chieurs, Otaku sur les bords- de l’opening ? Eh bien au-delà du fait que la chanson décoiffe d’la moumoute, c’est tout simple parce qu’il est le parfait résumé de «Slayers Next » qui soit possible de faire. C’est même mieux qu’une bande-annonce ! Et si vous voulez faire découvrir la série à quelqu’un, sans avoir beaucoup de temps, au lieu de passer un extrait quelconque qui ne fait peut-être rire que vous (Vu que Slayers est souvent vendu pour son humour en premier. Mais ceci n’est pas le débat ici. On en reparlera ailleurs), passez cet opening. C’est la parfaite illustration de ce qu’est « Slayers Next » en 1mn30 : c’est épique ; c’est l’aventure ; c’est rythmé ; c’est touchant ; c’est émotionnel ; c’est drôle ; c’est sombre et c’est (la mega) classe. Tous les ingrédients sont là. Et plus l’on avance dans les épisodes, plus l’on comprend que cet opening possède déjà tout. C’est bien simple : il est presque possible (j’ai dit presque) de deviner l’intégralité de cette saison à travers lui. Car tout y est montré : le monde (la première VRAIE carte du monde) ; les Demon Blood (que Lina porte déjà) ; Seigram ; Garv ; l’enlèvement de Gourry ; son baiser avec Lina ; la véritable identité de Xellos (avec sa maitresse à ses côtés) ; Hellmaster ; Lord of Nightmare ; la Ragna Blade ; la Clare Bible… tout est là. Sauf que la première fois, on est incapable de distinguer quoique-ce soit. Ce n’est qu’au fur et à mesure que l’on se dira « Bordel !!! Mais j’avais tout devant les yeux !!!! ». Eh oui vous pouvez le dire : vous n’aviez rien vu à l’époque, vous étiez vraiment trop nazes.
Il est à la fois la parfaite illustration de ce que je vous disais précédemment sur l’amélioration de la série, mais il est également la saison toute entière. Plus on le regarde, plus sa richesse se dévoile. A côté, les autres opening de la série font bien pâle figure, du moins en termes de contenu.
Donc même si il est difficile de le considérer comme partie intégrante du récit, je pense qu’il méritait que je m’y attarde un moment. C’est un choix très subjectif et je conçois que certains ne soient pas d’accord avec moi.
Partie 1 (Episode 1)

Et donc comme précédemment, j’ai décidé d’isoler l’épisode 1. Car il use immédiatement des nouvelles possibilités narratives de la série tout en conservant les fondamentaux. Tout d’abord l’intrigue est de suite posée et nous savons ce que Lina et Gourry font à Zoana : ils viennent consulter la Clare Bible. Et c’est un point important vu qu’elle apporte deux nouveaux éléments dans la série.
Tout d’abord nous connaissons le but de nos héros dès le départ. Précédemment, ils n’avaient pas vraiment d’objectif précis et se laissaient porter par les péripéties. Or là, la Clare Bible va être le fil conducteur de quasiment toute la saison (jusqu’à ce qu’elle soit trouvée, mais disons en tout cas qu’elle est essentielle à toute l’histoire). Ceci se rapproche bien plus d’une conception classique de l’Heroic Fantasy. « Slayers » aurait retournée sa veste ? Pas tout à fait, car si nous savons que Lina veut consulter la Clare Bible, il n’y a pas de raison précise à cela. On sait juste qu’il s’agit d’un texte magique très puissant et qu’elle veut le lire pour ses propres intérêts, ce qui renvoi d’ailleurs tout de suite au côté capricieuse de l’héroïne. C’est ce que je nommerai l’aspect « flirt » de cette saison : très souvent dans Slayers Next, des aspects très classiques à l’Heroic Fantasy sont employés sans que ce soit, comme à l’accoutumée, pour les détourner. Il s’agit juste de s’en inspirer, mais en les employant juste en partie. Ici donc on pose bel et bien une intrigue avec la Clare Bible, sans nous en expliquer les tenants et les aboutissants.
Mais on sait déjà de quoi on parle, étant donné que la Clare Bible était déjà présente à la fin de la première saison. C’est donc pour la première fois une référence Mythologique directe à quelque chose auquel on a déjà eu affaire. Donc, sans vraiment savoir de quoi il s’agit, on peut déjà plus facilement supposer de quoi il en retourne. C’est quelque chose d’assez nouveaux, vu que jusqu’à présent, chaque élément que nous exposait la série était nouveau. Encore une nouvelle approche que ne s’était pas encore permis « Slayers » jusqu’à présent.
Mais malgré ces nouveautés dans la conception du récit, Slayers reste Slayers et n’oublie pas dans quel roc elle fût taillée jadis. Et hormis la Clare Bible, véritable élément fondateur de cette nouvelle saison, le reste est bien plus dans le ton que nous connaissions. Ce premier épisode étant presque un remix de celui de la saison 1. Déjà nous retrouvons Lina et Gourry dans une auberge. Ils ne sont que tous les deux et on déduira par la suite que le groupe s’était séparé. Mais comme d’habitude, on le devine ! Ce ne sera jamais dit. Pourquoi cette séparation ? Que s’est-il passé depuis ? Bien entendu tout cela ne nous sera pas raconté.
On assiste à la traditionnelle rixe avec des brigands (qui est absente de Try, tiens donc !) pour arriver directement aux retrouvailles avec Amélia et Zelgadis, sans avoir vécu la séparation du groupe, et la nous retombons tout de suite dans le fameux facteur « hasard ». Les raisons qui fait que chacun soient ici au même moment n’est qu’un gigantesque prétexte à réunir toute l’équipe de nouveau. Exactement comme dans la saison 1 avec Lina et Gourry.
Il y a bien sur l’introduction de Martina et de son Dieu, mais ça ne change pas vraiment de la façon dont les personnages étaient introduits dans Slayers. Encore que de prime-abord, elle semble incarner la princesse capricieuse classique à la Fantasy, mais en moins crédible. Attention au raccourci qui pourrait faire penser qu’il s’agit donc d’une parodie de ce genre de personnage. La façon dont elle est employée par la suite démontre que ce n’est pas le cas. Par contre, Zoamel Guster est assez amusant. Personnellement je l’interprète comme une pique envoyée à la saison une et sa difficulté à introduire une mythologie crédible au début : Dieu au nom zarbi (Shabrani Gudu/Zoamel Guster); semblant sortir de nulle part ; au design hideux… Comme si la série cherchait à exorciser ses propres « démons » (haha ! Elle était finaude celle-là).
Un épisode à la fois totalement dispensable et pourtant fondamental car il permet de faire la transition entre les deux saisons : à la fois fidèle à son style, mais en ayant digéré ce qui a déjà été fait, c’est Slayers Next, la saison « suivante ».
Partie 2 (Episode 2)

Je sais ce que vous êtes en train de vous dire « si il fait trois pages par épisodes, on n’est pas couchés ». Je vous rassure, ça devrait être plus court. Mais si j’isole cet épisode également, ce n’est pas parce qu’il est en soi incroyable (encore que les fans de Xellos me diront surement le contraire), tout simplement qu’il est exactement ce qu’on s’attendait à voir en épisode un : la troupe est réunie, telle que nous l’avions laissée à l’époque ; une petite intrigue se mêle à une quête plus générale (la recherche de la Clare Bible) et bien sur, l’apparition d’un nouveau personnage énigmatique : Xellos. Il y aurait beaucoup à dire sur ce personnage, mais à ce moment nous ne savons pas trop de quoi il en retourne. Je peux par contre déjà dire (parce que sinon je risque d’oublier) qu’il s’agit là encore du syndrome « flirt » de « Next ». Car au final, si les personnages ambigus qui s’avèrent être des ennemis sont légions dans le genre, la réaction du groupe est par contre atypique : Xellos est un démon, mais ils feront avec et continueront de le fréquenter comme avant. Ce genre de rapport est assez nouveau, ce qui fait forcément l’une des grandes forces du personnage. Encore une vieille recette mais rehaussé d’un petit quelque chose inédit.
En dehors de ça, hormis introduire quelques éléments nouveaux, l’intrigue principale n’est toujours pas développée et on continue juste de faire allusion à la Clare Bible. La construction est quasi similaire à celle de l’épisode 1. En fait, ça aurait dû être le véritable épisode 1 ! Xellos était plus essentiel à introduire que Martina. Alors pourquoi ce n’est que le second ?
Eh bien parce que cet épisode en tête de gondole aurait été trop convenu. Nous aurions retrouvées les choses exactement là ou nous les attendions : l’équipe est toujours ensemble, toujours en vadrouille et Zelgadis veut toujours récupérer son apparence. Comme si on était juste dans la partie 3 de la saison 1.
Or Slayers voulait nous surprendre et prouver que les choses n’allaient pas être exactement pareilles et c’était le but du véritable épisode 1 que d’illustrer cette rupture.
On a donc deux premiers épisodes pour le prix d’un : le premier qui présente la nouvelle narration et le second qui introduit la véritable intrigue.
Partie 3 (Episodes 3 à 5)

Cette véritable première partie de la série est assez étrange il faut le dire et pour le moins très intéressante. En soi elle ne déroge pas à la façon dont la série nous narrait ses aventures jusqu’à présent, sauf qu’il sera très difficile de la cerner au départ. De prime-abord, on pense qu’il ne s’agit que d’un épisode humoristique isolé, comme la série l’a déjà beaucoup fait par le passé. Le prétexte étant de séparer nos héros en deux groupes et de les faire se confronter, chacun ayant été engagés par des employés différents. Sauf qu’il y a vraiment un début et une fin à cette histoire et une fois l’épisode 3 achevé, on ne voit pas en quoi cette intrigue pourrait nous amener sur autre chose. Et pourtant si ! L’apparition de Seigram en fin d’épisode nous signale que ce chapitre n’est pas tout à fait clos. Mais là encore, lorsqu’on regarde les deux épisodes suivants, il est difficile de savoir ou la série tient à nous amener : la Clare Bible est totalement mise de côté alors qu’elle semblait être le centre de tout et nous partons sur totalement autre chose. Le fait étant que cette partie est très courte également nous fait dire que nous avons vécu tout simplement une mini-histoire afin de boucher trois épisodes. Pas une mauvaise mini-histoire, même plutôt sympa, mais qui n’aura pas de lien par la suite. Eh bien il s’avère que c’est une grosse erreur. Le but véritable de cette partie est de nous renseigner au maximum sur les Mazokus qui seront par la suite un élément central de la saison. Mais au lieu de nous expliquer de quoi il s’agit d’un seul bloc comme à l’accoutumée, la série aura pris un malin plaisir à mélanger plusieurs codes qui lui sont propre pour nous tromper. Ce qui fait qu’il faudra revoir une seconde fois cette partie pour comprendre toute son importance. Sa relecture est d’autant plus passionnante lorsque l’on sait que Xellos est lui-même un démon (mais un peu comme toute la saison en fait).
Cette méthode permet également d’inclure des aspects mythologiques de manière plus crédible et de façon plus discrète. Oui « Slayers Next » prend son temps pour solidifier son univers et continue de corriger certains aspects défaillants de la première saison. C’est encore une façon de « flirter » avec les codes de l’Heroic Fantasy.
Partie 4 (Episodes 6 et 7)

Et désormais nous rentrons dans le premier cycle des épisodes de « break », coutumiers de la série, ayant pour but de faire une véritable pause dans la trame principale. Ces épisodes n’ont aucun rapport et sont parfaitement inutiles dans l’intrigue en soi, mais ils permettent de souffler et surtout de se marrer un bon coup. D’ailleurs ils plongent effectivement « Slayers » dans le genre parodique. Sauf qu’à chaque fois il s’agit de parodier tout sauf la Fantasy et la série s’amuse s’en vergogne à détourner des genres classiques de la Japanime-souvent de type nekketsu-quitte à y ajouter une bonne louche d’anachronisme (on se rappellera de l’épisode 16 de la première saison qui renvoie évidemment à des séries comme « Laura ou la passion du théâtre »).
Ici nous avons donc un épisode renvoyant directement aux fameuses séquences dans les sources chaudes (un classique de la Japanime), dans un style très Rumiko Takahashi. Et enfin un épisode culinaire qui rappellera aux plus anciens d’entre nous « le P’tit chef » par son aspect très épique qu’il donne à un bête ragout.
Mais dans tout ça, l’esprit Slayers n’est pas oublié étant-donné qu’il permettra de corriger une petite chose qui se profilait déjà : Zelgadis.
Nous l’avons vu avant, la hiérarchie dans Slayers n’est pas respectée par rapport à une œuvre de Fantasy classique. Or nous avions Zelgadis qui s’avérait le personnage typique du genre (sauce Japonaise bien sûr) : ténébreux ; lourd passé ; poseur ; solitaire… et j’en passe. Cela ne correspondait pas trop avec la série qui n’avait jamais épargné aucun personnage dans le ridicule, jusqu’à son héroïne… hormis Zelgadis. Eh bien au fur et à mesure de ces épisodes, c’est tout l’aspect cliché du personnage qui est démoli, remettant ainsi les pendules à l’heure. Cela commence d’ailleurs ici en lui faisant jouer au sens propre le rôle d’une ancre. Et cela se manifestera de façon encore plus flagrante par la suite.
Partie 5 (Episodes 8 à 13)

Une fois qu’on s’est bien amusés, l’histoire reprend son cours dans une nouvelle partie qui n’en finira pas de surprendre. Déjà parce qu’elle semble démarrer réellement les hostilités, mais surtout pour son changement de ton abrupt. En effet ce nouveau cycle commence avec la mort de Philionel. C’est très surprenant, car c’est la première fois que la mort touche directement nos héros. Il y aurait d’ailleurs beaucoup de choses à dire sur le traitement de la mort dans Slayers, mais ce serait énormément dériver. Il est par contre intéressant de noter que le malaise que ressent le spectateur (la mort n’étant pas coutumière) est partagé par les personnages qui ne savent pas trop comment s’y prendre avec Amélia. Les paroles assez gauches et maladroites de Lina en sont la parfaite illustration, nous rappelant que nos héros sont finalement encore très jeunes et n’ont pas l’habitude de traiter avec (la mort de Zolf et Rodimas étant quelque peu particulière).
Bien entendu, la conclusion est que Phil n’est pas mort et l’on repart sur quelque chose de plus léger. Mais on est alors en droit de se demander pourquoi quelque chose d’aussi froid si au final ce n’est pas vrai. Tout simplement pour nous préparer tout doucement au dernier acte qui sera, comme nous le verrons, le plus sombre de la série.
Nous sommes encore dans cette logique de « flirt ». En général dans la Japanime, on sent les drames arriver, l’ambiance devenant plus noir petit à petit. Slayers fait de même mais à sa façon. Si l’on compare avec la saison 1, le nombre de morts est bien plus important. Elle devient donc plus coutumière, sans forcément jouer sur l’ambiance avant (je vous rappelle que l’épisode précédent la mort de Phil, ils s’amusaient à pêcher un dragon).
Petit à petit en fait, les pions sont avancés pour nous préparer au fur et à mesure à ce qui va suivre.
C’est d’ailleurs le cas dans cette partie avec la véritable première confrontation avec des mazokus, qui exploite donc directement ce qu’on avait appris à travers la partie trois. Les pions avancent.
Il se passe pleins de choses dans cette partie, mais je ne vais pas tout développer, sinon je n’en finirai plus. Concentrons nous donc sur l’essentiel soit : le développement en profondeur de la mythologie et de la magie ; l’apparition d’un nouvel aspect de la série qu’est la romance.
La grande force de cette partie est d’enrichir intelligemment la mythologie en s’appuyant sur les bases de la saison 1 encore une fois. En prétextant une perte de pouvoir de Lina, beaucoup de points déjà employés avant sont renforcés. Qu’est ce que le monde astral ; la Ragna Blade ; les demon Blood ; la hiérarchie des Mazokus est plus solidement établis ; Garv est enfin mentionné…. Il y a beaucoup de choses dont on avait déjà entendu parler, sans forcément comprendre leurs importances. C’était des notions qu’on nous balançait un peu à la figure sans forcément qu’on les assimile. Or c’est le cas ici et cela a pour résultat d’enfin donner une véritable crédibilité (je parle dans la série, je le rappelle) à l’univers de Slayers.
La grande force étant également que celui qui ne s’y intéresse pas n’est pas obligé de l’assimiler pour comprendre ce qui se passe, il y perdra au passage mais pourra quand même suivre l’histoire.
La narration particulière de Slayers paye donc enfin et a réussi à aboutir à quelque chose que peu avaient parvenus jusqu’à présent : construire un univers fantastique solide sans pour autant le faire au détriment du rythme. D’ailleurs, avez-vous remarqué que la série n’emploie quasiment jamais de flash-back ? Ou alors ils sont très brefs.
Le second point est bien sur l’apparition de la romance, avec les prémices de ce qui pourrait être une relation entre Lina et Gourry. Mais j’en parlerai plus bas ! Car à ce moment, il n’y a pas grand-chose à en dire vu qu’il ne s’agit que d’une phrase. Surtout que lorsqu’on connaît bien le genre, on sait très bien que ça ne peut être qu’une mauvaise idée. Pourquoi ? nous le verrons plus tard.
Partie 6 (Episodes 14 à 17)

En soi, pas grand-chose à dire sur cette partie. Il s’agit du dernier « break » de la série et d’ailleurs du plus long, en prévision de ce qui sera également le cycle le plus long de la saison.
Il continue de malmener Zelgadis et de parodier en pagaille d’autres genres. Le plus réussi à mon sens étant l’épisode 14, véritable parodie du genre magical girls. Et pourquoi que donc ? Car il arrive a rendre totalement ridicule un genre (que je n’aime pas vraiment faut dire) en retouchant le minimum. Il n’y pas grand-chose, voir rien d’exagéré dans cet épisode. C’est simplement le décalage créé par les personnages qui nous fait dire « fichtre que c’est débile ! ». La chanson restera un moment d’anthologie pendant encore quelques années.
La preuve d’ailleurs qu’il n’y a pas d’exagération : baladez vous sur Youtube et consort et lisez les commentaires à propos du faux clip qui avait été conçu pour cette chanson. En dehors de son contexte, quand les gens ne le savent pas, ils ont véritablement l’impression que c’est un clip de magical girl. Un joli tour de force.
En clair, cette partie fait merveilleusement bien son travail : elle nous détend et endort notre méfiance, ne nous permettant absolument pas de concevoir ce qui va suivre. Et il faut admettre que le choc est de taille.
Partie 7 (Episodes 18 à 26)

A première vu, on pourrait penser que je suis bien large pour ma dernière partie. Certains auraient sans doute vu encore au moins trois autres morceaux. Ça se défend, mais à mon sens ce serait scinder pour pas grand-chose. Il n’y a plus de break, les événements s’enchainent tous au fur et à mesure pour une montée en puissance des plus impressionnantes. Séparer ces épisodes ne me parait donc pas très judicieux.
Bien entendu il est difficile de tout aborder ici. En fait, cette saison est tellement dense que la traiter entièrement en une seule fois est presque mission impossible. Mais de toute façon, je pense avoir abordé précédemment toutes les nouveautés narratrices de la saison. Je vais donc traiter cette dernière partie un peu autrement. Ce qui est important sera encore relevé, mais vu l’attachement que j’ai pour cette saison, et cette partie en particulier, le ton risque de différer un peu de tout le reste. C’est pas très homogène certes, mais je pense que comme il s’agit d’un topic de forum, je peux me le permettre.
Généralement, nous l’avons vu, Slayers est une série qui découpe ses récits en plusieurs petites parties. A chaque fois elles s’avèrent assez courtes. Donc je ne sais pas pour vous, mais il m’arrive régulièrement de piocher juste certaines passages, ou me repasser certains épisodes précis, juste pour le plaisir, sans forcément me remater l’intégrale pour autant. Et ça on peut se le permettre parce-que la construction de Slayers s’y prête facilement. Eh bien pas ici. Je suis incapable de regarder cette partie par petits bouts, ou sans avoir vu le reste de la saison avant. Comme une sorte de cérémonie, il y a des codes à respecter et le faire autrement serait blasphématoire.
Il y aussi le fait que chaque visionnage de cette partie me marque fortement. Le degré d’implication est tel durant mon visionnage, que revoir cette partie me fatiguerait presque physiquement et mentalement. De ce fait, je ne le regarde pas si souvent, car ce n’est pas quelque chose qui se doit d’être vu n’importe comment.
Réaction extrême ? Comportement exagéré ? Je plaide coupable monsieur le juge ! Mais après tout, à chacun sa façon de vivre Slayers non ?
Nous démarrons donc cette partie au temple du Sable, ou nos personnages vont découvrir une copie intégrale de la Clare Bible et bien d’autres choses également.
Et je tiens à m’arrêter rien que sur le lieu, car il symbolise une véritable rupture par rapport à tout ce que nous avons vu jusqu’à présent. Alors que nous étions habitués aux forets et aux grottes, voila que l’on se retrouve au beau milieu d’un désert, comme pour bien souligner que ce qui va suivre sera très différent de ce que nous sommes habitués… Fichtre que c’est le cas.
Ensuite nous découvrons une copie intégrale de la Clare Bible sous forme de stèles quasi-infinies, donnant au texte un côté quasi-Christique (vu le nom, ce n’est pas non plus un hasard). Mais ce qui me parait assez remarquable ici, c’est sa symbolique : j’ai eu l’impression d’avoir la Mythologie de la série devant les yeux. N’oubliez le point que le contenu est indéchiffrable. Je trouve qu’il représente assez bien ce qu’est l’univers de Slayers. Déjà il sort du sable, comme pour nous dire « Vous ignoriez que c’était là, et pourtant la voici ». On se rend compte également qu’elle est très riche, sauf qu’il nous manque les clefs pour la comprendre. C’est exactement comme ça qu’a toujours fait Slayers : ne prenant le temps que d’exposer l’essentiel. Pour le reste il vous est impossible de tout connaître. C’est à peu près la sensation que j’en ai lorsque je la vois sortir du sol.
Et dans ces stèles, on nous fait découvrir un scénario alternatif à l’utilisation du Giga Slave. Cette séquence est cruciale non seulement pour la suite de l’histoire, mais également pour l’echo et la relecture qu’elle offre avec la première saison. Car dans la première, la séquence ou Sylphiel annonce a Lina qu’il ne faut pas utiliser le giga slave n’a aucun poid. Elle sonne un peu trop comme « faut pas, c’est dangereux » et Lina « bon okay ». Cette nouvelle version corrige l’absence d’aspect dramatique et permet une réminiscence de l’affrontement avec Shabrani Gudu. On se rend compte alors à quel point Lina a eu de la chance et qu’au final, ses réactions sont très impulsives, voire irréfléchies et dangereuses.
Elle donne aussi une autre dimension à l’utilisation de la magie. Jusqu’à présent, nos héros ne se sont jamais souciés des dégâts. Même le Drag Slave, qui a réduit bon nombre de villes en cendre, est traité sous le ton de la farce. Et voila que sans prévenir, la série nous fait revoir totalement notre vision.

C’est pareil lors de l’affrontement contre Garv. Du début jusqu’à la fin, le traitement est différent de ce qui a été fait avant. Il y avait bien sur les prémices de ce genre d’ambiance dans la partie 5, mais même si les adversaires paraissaient puissants, on ne sentait pas vraiment les personnages en danger. Bien entendu on pourrait me citer en contre-exemple le clone de Rezo. Mais il s’agissait du final, il était donc plus convenu que le climax soit aussi élevé.
Ici, alors que nous sommes encore loin de la fin, la tension est déjà montée d’un cran. Nos personnages sont blessés physiquement, psychologiquement affaiblis (ils n’ont, pour la première fois, aucune chance de succès et ils le savent).
D’ailleurs les motivations de se battre de Lina sont les plus sommaires qu’on puisse faire finalement : survivre. Nous ne sommes pas à ce moment du récit dans une logique de sauver le monde ou quoique ce soit. Lina ne sait pas pourquoi elle est poursuivie et elle se contente d’essayer de survivre. Pas de trésor à la clef ni récompense. Juste une envie personnelle de vouloir vivre. Cela peut paraître bête comme chou, car c’est finalement l’instinct le plus primaire, mais il est pour le coup assez étonnant et loin des motivations habituelles. Nous sommes bien plus proche d’un traitement à la Evangelion que d’un Lodoss (mais est-ce étonnant ?).
Et bien entendu, c’est dans cette période d’affaiblissement que les personnages se retourneront vers Xellos, au moment même ou ils découvrent la véritable identité de celui-ci. Le raisonnement est donc que pour vaincre le mal, il faut embrasser un mal encore plus grand (les plans du Hellmaster n’étant pas connus, mais son implication révélée). Et c’est la l’une des plus grandes trouvailles de la saison : tout le dilemme d’accepter de se faire manipuler par un ennemi pour pouvoir survivre. En termes de moralité ce n’est pas commun dans le genre. Jamais un vrai héros de Fantasy n’accepterait cette situation. Il y a effectivement déjà eu des alliances « gentils-méchants » dans le genre, mais à chaque fois c’était pour affronter un ennemi commun. Ici ce n’est rien de tout ça, c’est juste qu’il n’y a pas d’autre solution.
Bref, ne dissertons pas trop longtemps là-dessus, même si il y a beaucoup à dire encore une fois (mais si je rentre dans le détail, je vais devenir fou).
Partie 7 BIS (histoire de vous laisser respirer)

Enfin nous arrivons à la découverte de la fameuse Clare Bible. Je passe encore sur pas mal de choses et j’en suis désolé (l’Aqua Lord, Milgazia), mais ayant déjà pas mal décortiqué la façon dont se bâtit la mythologie Slayers, j’aimerai me concentrer sur d’autres aspects. Mais si je parle de la Clare Bible, c’est qu’au-delà de sa symbolique et de ce que Lina va y apprendre, elle s’inscrit dans la parfaite rupture faite par la série.
Rappelons-nous quand même qu’au départ Lina n’a pas de véritable raison de consulter la Clare Bible. Celui qui la recherche intensément c’est surtout Zelgadis. Or il n’y aura jamais accès et l’on constate que ce n’est même pas dit par qui que ce soit. Pourquoi ? Parce que les priorités ont changés. Il ne s’agit plus de chercher à recouvrir une apparence humaine, il est d’abord question de survie, rendant tout le reste obsolète à ce moment. C’est l’ultime sacrifice que fait Zelgadis (que ce soit volontaire ou non) et cela redonne quand même l’aspect chevaleresque à ce personnage qui s’était bien fait malmené dans les épisodes précédents.
S’en suit alors le combat contre Garv qui en plus d’être très intense détonne d’autant plus de par son déroulement. Celui-ci blesse mortellement Amélia, qui sera soignée in-extremis. Et ici, chaque coulée de sang a une odeur particulière. Tout simplement parce que la série ne nous a jamais vraiment habitué à ça. Du coup à chaque fois, c’est un drôle de frisson qui nous parcourt l’échine.
Et ça ne finit pas ainsi vu qu’au final, la ragna/laguna blade s’avère inefficace contre Garv et ce sera Fibrizo qui finira par l’achever. C’est d’ailleurs quelque chose d’assez important, mais j’y reviendrai plus bas. Retenons juste qu’ils n’ont pas battu Garv.
Fibrizo kidnappe Gourry et sépare donc pour la première fois un personnage du groupe de manière brutale. C’est la première fois que la défaite d’un adversaire n’aboutit pas à quelque chose de positif. Au contraire, la situation est de plus en plus pire et l’ennemi continue de mener la danse.

Venons-en d’ailleurs au Hellmaster Fibrizo himself. Car si Garv était déjà un méchant des plus réussi, il n’est rien comparé à Fibrizo. Le premier n’était finalement que force brute et ressemblait plutôt au voyou qu’on croise à l’école et qu’on évite en rasant les murs (ce que font d’ailleurs les personnages). Fibrizo est le vrai bad guy et sa réussite fait en partie celle de « Slayers Next ». Du choix de sa forme d’enfant déjà qui comme on nous l’explique est sa façon à lui de se moquer des humains. Mais du coup, c’est encore un personnage (avec Xellos) dont on analyse différemment le comportement au second visionnage. Quel amusement trouve-t-il à ça ? A voir ses proies se débattre sans savoir qu’elles font exactement ce qui était prévu ?
En plus de ça, il est cruel. Et c’est idiot, mais c’était quelque chose d’assez rare dans Slayers jusqu’à ce moment là. Shabrani Gudu n’avait pas vraiment fait de dégâts, quand au clone de Rezo il a simplement fait sauter froidement une ville. Oui c’était horrible, mais ça restait une violence très physique.
Fibrizo est le premier véritable adversaire psychologique. Il n’utilise pas forcément une énergie dévastatrice pour raser des forets, il préfère jouer sur le psyché de Lina et de ses camarades. Il incarne cette idée que l’intrigue est une partie d’échec dont les pions avancent, et il serait celui qui bouge les pièces.
Tout d’abord il kidnappe Gourry. Puis il s’amuse (car il se doutait bien que ça ne suffirait pas) à le manipuler pour le faire affronter ses compagnons, juste pour le plaisir. Il joue ensuite avec les morts en recréant Cylorg pour y manipuler ses habitants comme dans un jeu de rôle (vous savez, ces personnages qui ne peuvent pas en dire plus que ce pour quoi ils ont été programmés). Et enfin, il tuera un à un les compagnons de Lina. Non pas en utilisant une pyrotechnie incroyable, mais en brisant leurs âmes, symbolisées par une simple bille. Ses menaces ne sont pas en l’air et il agit bien plus que la majorité des méchants habituels. Pour atteindre son but, il fera ce qu’il faudra. D’ailleurs il faut bien comprendre ce que signifie ces morts instantanées : alors que cela fait une dizaine d’épisodes qu’ils essayaient par tous les moyens de survivre, voila que leur mort se produit par un simple claquement de doigt, démontrant l’impuissance totale de nos personnages. Et ce n’est d’ailleurs pas la justice qui les sauvera. Mais ça fait parti du point que je vais aborder juste ensuite.
En clair, Fibrizo apporte un aspect noir et torturé à ce final et une dimension psychologique vraiment forte.

Et donc que se passe-t-il ? Lina finit par céder et emploit le Giga Slave, dont elle perdra le contrôle faisant apparaître Lord of Nightmare qui est juste… Excusez-moi, je vais perdre ma prose quelques secondes. WOUAHAHHAHAHHAHAHAHAHA ! La classe !!!!!!!! Elle tue tout !!!!!
Voila, c’est bon on peut reprendre.
Bref vous avez compris : Lord of Nightmare est la touche « over the top » de ce final. Ce qui le rend unique. Et il est réussi parce-qu’il emploi un vieux truc de la Fantasy qu’avait brillamment utilisé Tolkien. Mais la encore, c’est du « flirt » ! Un peu a la manière de Sauron, qui n’a pas de description physique dans le livre (le type en armure c’est une invention du film) ; Lord of Nightmare n’a pas d’apparence. Sauf que là il s’agit de Lina. Mais ce n’est pas vraiment lui.
Tolkien ne décrivait pas Sauron car il s’agissait de l’incarnation du mal à l’état pure (et donc pas possible de lui donner une apparence physique), Lord of Nightmare qui symbolise le chaos n’en a pas non plus. Sauf que dans Slayers, on triche un peu en lui faisant prendre possession du corps de Lina (un peu comme on trichait dans LOTR avec « l’œil »).
Et donc après une mise en scène ultra grandiose, nos héros ont survécus et sortent victorieux de leurs combat. Mais est-ce la bonne lecture à en faire ?
Le dernier point que j’aimerai mettre en lumière ici c’est qu’au final, ils ont totalement échoués et se sont fait manipulés sur toute la ligne. On ne peut pas vraiment parler de victoire ici, plutôt de chance. Une chance incroyable que Lord of Nightmare soit apparu détruire Fibrizo. D’ailleurs rappelons nous que Lina emploie le Giga Slave en précisant qu’elle se « moque du sort du monde » (toujours en cohérence avec son égoïsme et son côté impulsif), tout comme Gourry ne sera vraiment satisfait que si Lina revient également. Tous deux se contrefichent des sacrifices nécessaires à leur survie personnelle (qui est un peu la thématique de la saison).
Donc ils n’ont pas battus Garv, ni Fibrizo et ils ont mis le monde en danger. Mais ils ont survécus. C’est un peu la conclusion de « Slayers Next » et elle est en totale opposition avec ces séries de Fantasy ou y’en a toujours un pour se sacrifier bravement avec un sourire Colgate. Ici, la mort n’enchante personne. Et c’est sans doute pour cela que Slayers, et cette saison en particulier, m’a toujours parue un cran au dessus de nombreuses autres séries. Pour de la Fantasy, les protagonistes sont incroyablement humains.
Un dernier mot ?

Et bien sur je ne pouvais conclure sans quand même un peu parler de la romance entre Lina et Gourry. Certes j’aurai pu en parler avant, mais je me gardais ça pour la fin (vu que ce n’est intéressant que dans sa globalité).
Tout d’abord, pourquoi elle fait peur de prime-abord ? Eh bien pour deux raisons :
Déjà parce que la série n’avait jamais vraiment versé la dedans et que du coup on ne savait pas trop ce que ça allait donner. Mais comme cette saison a également versée dans pleins de trucs qu’elle avait jamais fait… admettons.
C’est surtout que les vieux briscards savent ce que ça donne les histoires d’amour dans l’Heroic Fantasy (Japonaise en prime) : c’est nul et ça n’aboutit jamais. En général on se retrouve avec des jeux de regard à deux sous, mais jamais ils ne s’embrasseront (les Japonais étant très prude de ce côté-là). Combien de fois que Link il l’a sauvé Zelda ? Et a part un « merci » il a eu quoi ? Que dalle !
Cela paraissait d’autant plus inconcevable dans Slayers Next, car qui dit « romance conclue » dit « pas de suite ». Eh oui ! les comic-books Américains ont déjà tenté l’expérience et on a vu ce que ça a donné : a partir du moment ou le héros et l’héroïne sont ensemble, on ne peut plus rien raconter ensuite car toutes les relations entre les personnages s’en voient altérées, souvent pénibles et au final notre intérêt décline rapidement. Lina et Gourry en sont la parfaite illustration. Mettez-les en couple et on va s’emmerder bien comme il faut.
Alors comment faire pour malgré tout donner satisfaction au public (car oui on aimerait bien une histoire d’amour qui se conclue POUR UNE FOIS dans un récit Fantastique), sans pour autant se plomber définitivement. L’astuce employée est simple : faisons les oublier. Et c’est tellement bête que ça rendrait presque la séquence du baiser final inutile. Et pourtant… et pourtant !!!!
Déjà le baiser final c’est un code narratif occidental de happy end qui n’est quasiment jamais employé dans les séries Japonaises. Mais surtout, elle permet de nous dire clairement les choses. Oui c’est une vieille ficelle que de leur faire perdre la mémoire, mais elle permet de nous donner la réponse qu’on attendait : « Oui Lina et Gourry finiront ensemble ». Après cette séquence, plus la peine de nous le rabâcher, ni de nous le montrer lors du vrai final, on a compris. Avant même donc que la série soi finie, la romance amène à quelque chose de satisfaisant. Et dans le genre… je trouve pas d’équivalent.
La encore, j’aurai pu analyser plus en détail la relation durant toute la saison mais est-ce vraiment nécessaire ?
Conclusion

Vous êtes toujours là ? Ça me fait plaisir !
Donc que pourrai-je dire pour conclure ? Eh bien pas grand-chose de plus. Cette saison est pour moi une réussite totale. Elle donne une grandeur supplémentaire à la série sur tous les aspects possibles et imaginables. Et malgré tout ce que j’ai traité, j’ai l’impression d’avoir oublié un nombre considérable d’aspects. Mais il était difficile de tout traiter ici. Peut-être dans d'autres dossiers, sur des sujets plus ciblés.
En tout cas, pour moi « Slayers Next » tient une place particulière dans mon cœur, car elle offre une dimension incroyablement humaine à ses personnages, lui offre son meilleur récit et sa plus belle conclusion. Très clairement, « Slayers Next » aurait pu être la dernière saison (et dans un sens, je l’ai considéré comme telle pendant longtemps).
Belle à se damner ; prenant aux tripes et vous marquant psychologiquement au fer… Il s’agit sans conteste de la meilleure saison, encore à ce jour. Et je le dis sans même avoir vu Evolution-R, car malgré mon optimisme pour cette saison, je doute qu’elle tienne la comparaison avec « Next ».
Je ne sais pas si ce texte lui rendra correctement hommage, ni si il reflète correctement mon amour pour cette partie de la série, mais j’espère avoir fait au mieux.
« Slayers Next » est une grande réussite de la Japanimation et elle me restera en mémoire pour encore de nombreuses années.
On se retrouve pour Slayers Try !!
Shakka

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